Les Classiques

1-2-1 sur les Monuments : Mathieu van der Poel, l’extraterrestre

Paris-Roubaix 2023 : Victoire de Mathieu Van der Poel

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Par Antoine Hick

Il était l’un des grands favoris. Et comme souvent, il a tenu son rang. Arrivé seul sur le mythique vélodrome, Mathieu van der Poel a magistralement remporté Paris-Roubaix. Son 2e Monument de l’année. Son 4e en carrière, déjà. Magistral.

Papa Adrie s’y était cassé les dents. Papy Raymond, aussi d’ailleurs. Petit-fils Mathieu ne s’est, lui, pas posé la moindre question. Il a conjuré le sort de la famille et remporté Paris-Roubaix. Comment ? En faisant... ce qu'il fait de mieux.

Rouler à l’instinct, attaquer, anticiper et tester ses adversaires. Ses attaques, planifiées, programmées avec son équipe, ont fait mal à la concurrence… très tôt. Toujours placées à des moments stratégiques, là où on ne les attendait pas forcément. Du Mathieu van der Poel dans le texte jusqu'à ce moment charnière, sur les pavés poussiéreux et sans pitié, du Carrefour de l'arbre.

Une roue arrière qui crève. Bruit caractéristique, moment de latence dans ce gigantesque champ de poussière. Soupçon de chance, ce n'est pas la sienne. Mais celle de Wout van Aert, son meilleur ennemi, obligé de mettre pied à terre.

Désormais seul en tête, van der Poel s’envole. Les derniers kilomètres ne sont qu’une simple formalité. Wout van Aert est loin. Il a abdiqué. Foule en liesse sur le Vélodrome. Un dernier tour pour savourer. Et puis ces deux poings brandis au moment de franchir la ligne, seul, face à lui-même, pour la 2e fois de la saison sur un Monument.

Quelques semaines plus tôt, c’était sur Milan-Sanremo que Mathieu van der Poel avait triomphé pour la première fois de sa carrière. Au terme d’un scénario similaire et grâce à une attaque, décisive, placée à quelques kilomètres de l’arrivée, au sommet du Poggio, pour mettre ses derniers rivaux dans le vent.

4e coureur de l’histoire à faire le doublé Sanremo-Roubaix

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Deux victoires sur des Monuments lors de la même année, exploit colossal. Van der Poel devient d'ailleurs le 4e coureur de l’histoire à réaliser le doublé Milan Sanremo – Paris-Roubaix la même année. Et là où VDP fait (encore) plus fort, c’est que même quand il se "loupe", il répond présent. Sur le Tour des Flandres il y a pile une semaine, il était, pour une fois, tombé sur plus fort. Sur un ovni de la même espèce que lui, dopé au talent et à l’audace, Tadej Pogacar. Il n’avait rien su faire face au coup de force fomenté par le Slovène. Privé de hat-trick, il avait résisté, au courage, pour prendre la 2e place, devant Mads Pedersen et Wout van Aert, encore.

Sur les trois Monuments disputés jusqu’à présent cette année, van der Poel fait donc, au pire, une 2e place. C’est mieux que Pogacar, absent à Roubaix. C’est mieux également que van Aert, abonné aux places d’honneur sur les Monuments mais désespérément trop court pour rafler son 2e Monument.

Van der Poel est donc plus que jamais l'homme du printemps. L'homme des Monuments, aussi. Son bilan ? 14 courses disputées, 4 victoires, 8 podiums, 13 Top 10. Sa pire place ? 13e à Sanremo en 2020 pour sa 1e participation.

Le voilà donc, déjà, avec son 4e Monument en poche. Il revient à hauteur de Pogacar. Rajoutez-y son titre de champion du monde de cyclo-cross glané en décembre dernier et sa 2e place sur l'E3 et vous comprendrez pourquoi van der Poel est le patron du moment. De là où il est, Raymond Poulidor doit d'ailleurs sans doute, lui aussi, garder un œil attentif et ému sur les exploits répétés de son petit-fils, devenu une insatiable machine à gagner.

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