Il était l’un des grands favoris. Et comme souvent, il a tenu son rang. Arrivé seul sur le mythique vélodrome, Mathieu van der Poel a magistralement remporté Paris-Roubaix. Son 2e Monument de l’année. Son 4e en carrière, déjà. Magistral.
Papa Adrie s’y était cassé les dents. Papy Raymond, aussi d’ailleurs. Petit-fils Mathieu ne s’est, lui, pas posé la moindre question. Il a conjuré le sort de la famille et remporté Paris-Roubaix. Comment ? En faisant... ce qu'il fait de mieux.
Rouler à l’instinct, attaquer, anticiper et tester ses adversaires. Ses attaques, planifiées, programmées avec son équipe, ont fait mal à la concurrence… très tôt. Toujours placées à des moments stratégiques, là où on ne les attendait pas forcément. Du Mathieu van der Poel dans le texte jusqu'à ce moment charnière, sur les pavés poussiéreux et sans pitié, du Carrefour de l'arbre.
Une roue arrière qui crève. Bruit caractéristique, moment de latence dans ce gigantesque champ de poussière. Soupçon de chance, ce n'est pas la sienne. Mais celle de Wout van Aert, son meilleur ennemi, obligé de mettre pied à terre.
Désormais seul en tête, van der Poel s’envole. Les derniers kilomètres ne sont qu’une simple formalité. Wout van Aert est loin. Il a abdiqué. Foule en liesse sur le Vélodrome. Un dernier tour pour savourer. Et puis ces deux poings brandis au moment de franchir la ligne, seul, face à lui-même, pour la 2e fois de la saison sur un Monument.
Quelques semaines plus tôt, c’était sur Milan-Sanremo que Mathieu van der Poel avait triomphé pour la première fois de sa carrière. Au terme d’un scénario similaire et grâce à une attaque, décisive, placée à quelques kilomètres de l’arrivée, au sommet du Poggio, pour mettre ses derniers rivaux dans le vent.