La Première ministre britannique, Liz Truss, a démissionné jeudi après 45 jours de mandat, c’est une brièveté inédite, confirme la correspondante de la RTBF à Londres.
Deux jours après son arrivée à Downing Street, Liz Truss a dû faire face au décès d’Elizabeth II, qui a mis toute politique en suspend pendant deux semaines. La future ex-Première ministre avait promis un mandat-choc, et effectivement, c’est parce qu’elle est allée, selon ses propres mots, trop vite et trop loin qu’elle doit aujourd’hui quitter son poste. Elle a été élue par la droite du Parti conservateur sur un programme de baisses d’impôts massives, de dérégulation et de baisse de l’immigration. Elle a fait des erreurs, notamment avec sa politique fiscale qui a affolé les marchés et fait dégringoler la livre en septembre, et en refusant d’écouter les économistes. C’est vraiment depuis une semaine que la liste des appels à la démission s’allonge et le départ forcé de son ministre des Finances vendredi, qu’elle-même qualifiait d’âme sœur politique : c’est un enchaînement de revirements toute la semaine, et mercredi soir, cette lettre incendiaire de sa ministre de l’Intérieur qui, de manière plus ou moins subtile, lui intimait l’idée de démissionner, le tout surmonté d’une piètre éloquence. On se souvient de son prédécesseur, Boris Johnson, qui avait réussi à se sortir d’épineuses situations juste par sa gouaille. L’ère Liz Truss, qui n’aura donc même pas duré un trimestre, aura eu des conséquences sur l’économie et sur le parti, sur sa crédibilité. Les sondages estiment que les conservateurs pourraient non seulement perdre la majorité, mais surtout toute représentation au Parlement si des législatives se tenaient demain.