Mais, avançons. "Dès 1853", explique Philippe Touwaide, directeur du service de médiation de l’Aéroport de Bruxelles et passionné de trains, "on apporte de premières modifications au trajet et on ramène la durée à 8 heures. Vitesse moyenne : 46 km à l’heure".
En 1858, nouvelles modifications : on passera par Creil, Compiègne, Aulnoye, Quévy et Mons, et on coupe court ainsi aux manœuvres jusqu’ici nécessaires à Valenciennes.
Si on est encore très loin des 1h22 min actuelles, en 1896, Paris n’est plus qu’à 4h59 de Bruxelles, à raison des 62 km/h, en vitesse commerciale.
La fée électricité…
Mais les trains sont toujours à vapeur, et si les locos françaises peuvent dès 1920 poursuivre leur route vers Bruxelles, il faudra encore attendre le 9 septembre 1963 pour une électrification totale de la ligne Paris-Bruxelles ; en passant par les premières motrices diesel en 1930, la première ligne électrifiée reliant Bruxelles-Nord à Anvers-Central en 1935, et l’inauguration de la jonction Nord-Midi en 1952, sans compter, dès 1957, la création du Trans Europe Express, avec des trains internationaux quotidiens depuis Bruxelles.
… À deux vitesses
Electrification, oui, mais pas si vite, rappelle Philippe Touwaide. "En 1963, on pense national, et chaque pays choisit son courant de traction : 3000 volts en continu pour la Belgique, 25.000 alternatifs pour la France". Du coup, rendez-vous à Quévy, la gare frontière commutable, avec ses deux voies centrales permettant aux trains remorqués par les locomotives poly tension de franchir la gare sans s’arrêter.
Et voilà les locomotives, qui font le trajet Paris-Bruxelles en moins de 3 heures, promues pionnières de l’avancée technologique, puisqu’elles sont capables de circuler sous deux courants électriques et 4 tensions différentes.