Mais les réformes démocratiques de Michael Gorbatchev en URSS ne sont pas du tout du goût du dirigeant de la RDA, Erich Honecker. Il veut à tout prix éviter que le mouvement touche son pays, où son régime est l’un des plus autoritaires en Europe de l’Est. Situation ubuesque : la RDA interdit la parution de certaines publications soviétiques sur son territoire.
Gorbatchev ne veut plus intervenir de manière musclée, comme nombre de ces prédécesseurs, dans tous les autres États communistes d’Europe. Il espère ainsi les encourager à prendre le même chemin de réformes que l’URSS, et accepter le multipartisme. Pour Honecker, c’est inimaginable. Il comprend que ce serait la fin du communisme.
Au cours des années 1980, des revendications commencent à se faire entendre dans ces pays communistes où la population avait été muselée. Les contestataires se rassemblent dans les églises avant d’aller manifester dans les rues des grandes villes allemandes, Dresde, Leipzig ou encore Berlin-Est.
Le 12 mai, la Hongrie signe la convention de l’ONU sur les réfugiés. C’est la première réelle brèche dans le mur, c’est la fin du rideau de fer qui divisait l’Europe. La Hongrie s’engage à ne plus intercepter les Allemands de RDA qui tentent de passer à l’Ouest, vers l’Autriche. Auparavant, ces réfugiés étaient arrêtés et remis à la terrible Stasi, le service de sécurité est-allemand. Mais désormais, ils pourront passer sans inquiétude la frontière.
Mais alors que tout se délite autour de lui, et que l’Occident semble bel et bien gagner la partie, le gouvernement de RDA se montre inflexible. Aucun changement, aucune ouverture, aucune réforme n’est à l’ordre du jour. À partir du 4 septembre, les manifestants prennent l’habitude de défiler chaque lundi. La plus grande manifestation se tient à Leipzig le 9 octobre. Beaucoup de y vont avec la peur au ventre, ils ont rédigé leur testament. Car on ne sait pas comment le pouvoir en place va réagir.