Jupiler Pro League

2 heures de pure folie et trois champions virtuels différents : résumé d’une dernière soirée de Pro League pas comme les autres

2 heures de pure folie et trois champions virtuels différents : résumé d’une dernière soirée de Pro League pas comme les autres

© RTBF avec Belga

Par Antoine Hick

Union Saint-Gilloise - FC Bruges : 4 juin 2023 (1-3)

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18h30. Tension plus que palpable. Dans les rédactions, sans doute dans de nombreux cafés et, surtout, dans deux stades du pays. Trois équipes pour un titre de champion. Un arbitre, le Club de Bruges, pour pimenter le tout. Du jamais vu, ou presque, chez nous, en Pro League.

A ce moment-là, en début de soirée, la balle est encore dans le camp de l’Antwerp. Le Great Old a son sort entre les mains. Il est le seul. Une victoire contre Genk et le titre est assuré. Mais encore faut-il aller la chercher cette victoire. Pas facile, quand la pression de l’enjeu s’infiltre dans les esprits et tétanise même les joueurs les plus rodés à l’exercice.

Les minutes défilent dans les deux stades. Supporters sous apnée, joueurs qui ont peur de mal faire. A la Cegeka Arena, rien ou presque à se mettre sous la dent. Au stade Joseph Marien, l’Union insiste mais galvaude. Statu quo à la demi-heure, l’Antwerp est toujours virtuellement champion.

Genk puis l’Union : l’Antwerp est dépassé et bousculé de son trône

Et puis, juste avant la mi-temps, un premier tournant. Qu’on n’attendait pas forcément. Parce que Genk n’avait pas montré grand-chose jusque-là. Et qu’il sort subitement de sa torpeur au meilleur moment stratégique. Rush d’El Khanouss, tir imparable de Tolu. La Cegeka Arena explose, pour la 1e fois de la soirée, Genk est virtuellement champion. Mais, comme le malheur des uns fait le bonheur des autres, paradoxalement, à Bruxelles, aussi, on est soulagé : il ne suffit plus que d'un petit but unioniste et le trophée changerait, encore, virtuellement de camp pour tomber dans l'escarcelle saint-gilloise.

Mi-temps. Et puis, ça va très vite. 23 secondes à peine, c'est le temps qu'il faut à Simon Adingra pour faire tomber le Parc Duden dans une douce euphorie. Une-deux chirurgical avec Boniface, frappe qui ne laisse aucune chance à Mignolet, 1-0. Au Stade Marien, certains se rêvent déjà champions...

Mais en face, ça bouge aussi. L’Antwerp réagit, Kerk remet l’église au milieu du village et relance la flamme anversoise. Dans les faits, ça ne change pas grand-chose, mais l'Antwerp revient à un petit but du bonheur suprême. Et tant que ce but ne tombe pas, l’Union est toujours virtuellement devant… 

... pour longtemps ? Difficile à prédire. Toujours est-il que l’horizon bruxellois se dégage encore un tout petit peu plus quelques minutes plus tard. A Genk, Capitaine Bryan Heynen surgit de nulle part et fructifie une nouvelle offrande de Mike Trésor. Genk repasse devant, renvoie un Antwerp apathique à ses démons… et fait les affaires de l’Union.

Parce que oui, cette Union, galvaude toujours autant, mais elle est fermement accrochée à son titre de championne. Surtout qu’en face, Bruges somnole et ne montre pas, ou quasi-pas de réaction. Pas encore, en tout cas…

10 minutes de pure folie…

Parce que cette soirée avait visiblement décidé de garder le meilleur pour la fin et de délivrer ses derniers enseignements au terme d’un thriller monstrueux.

89e minute, les deux matches tombent dans une douce folie. Sûre de ses forces, peut-être un peu trop, l’Union laisse Bruges se balader dans son camp. Centre trop long au second poteau. Mais Jack Hendry se détend magnifiquement bien. Son coup de casque est rageur et tombe dans les pieds de l’invité surprise que personne n’attendait : Shon Homma, 22 ans et… une petite minute de championnat dans les pattes jusque-là. Sa reprise n’est pas académique mais file au fond. Scénario complètement fou : Bruges égalise, crucifie l’Union… et fait les affaires de Genk, toujours aux commandes à l’Antwerp !

Mais ce n’est pas encore fini. Ou si, au Stade Marien, ça l’est. Le ressort est cassé, le momentum a clairement changé de camp. Les Unionistes n’y sont plus. Moralement, physiquement, ils baissent pavillon, encaissent deux nouveaux buts et passent du rêve au cauchemar : 1-3 c'est officiel, ils ne seront pas champions.

Tout va donc se jouer à Anvers, où on entre dans les arrêts de jeu. Sur le banc de Genk, on tente de rester calme. Quelques minutes, seulement, avant de savourer ce titre inespéré. Quelques minutes à tenir, à insister, à résister, aussi. Un dernier centre dans la boîte. Comme des centaines d’autres dans cette rencontre cadenassée malgré son score prolifique. Il est mal dégagé et retombe dans les pieds de Jelle Bataille. Entre défenseurs, on se fait des politesses. Honneurs aux anciens, se dit-il en passant son ballon à Toby Alderweireld, positionné à l’entrée de la surface.

La suite entre directement dans les moments cultes de l’histoire de notre championnat. Parce que des frappes comme celles-là, il n’en a pas réussi 50 dans sa vie. Sauf qu’ici, la trajectoire est parfaite, surpuissante et finit sa course en lucarne.

Silence de cathédrale dans une Cegeka Arena qui s’y voyait déjà. Alderweireld, lui, ne sait plus où donner de la tête. Il détale, torse bombé, d’un côté à l’autre de la pelouse. Au bout du bout du suspense, il vient d’offrir le titre à l’Antwerp d’un obus sensationnel. Quelle soirée !

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Genk - Antwerp : 4 juin 2023 (2-2). Antwerp Champion de Belgique

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