Le VLT étant à l’époque tout récent, Emmanuel Jehin participe, avec les premières équipes d’astronomes, à la mise en place du système de ces quatre grands télescopes de huit mètres de diamètre sur l’un des meilleurs sites au monde ! Après plus de 900 nuits d’observation sous le beau ciel de l’hémisphère sud préservé de toute pollution lumineuse, il est de retour en 2007 à l’Université Liège au STAR Institute où il obtient un poste permanent de Chercheur Qualifié au F.R.S-FNRS.
Emmanuel Jehin étudie notamment la composition chimique des comètes avec ses étudiants et collègues du groupe de physique cométaire. Il tente de déchiffrer la nature et la composition chimique de ces petits objets glacés venant des confins du système solaire, et qui renferment l’une des clés de nos origines. Ces petits corps, congelés depuis 4,567 milliards d’années, sont les "briques" qui ont servi à former les planètes, et conservent les traces de cette époque reculée, dont la composition de la matière primordiale du système solaire. Riches en eau et en matière organique, les comètes pourraient avoir amené sur Terre les éléments nécessaires à l’émergence de la vie. Voilà la raison du grand intérêt que leur portent les scientifiques notamment dans le cadre de l’astrobiologie.
L’astéroïde 2006 DR65 a d’ailleurs été nommé (207420) Jehin en 2021 par l’Union Astronomique Internationale en l’honneur de son travail sur l’étude des petits corps du système solaire.
Lire l’article " D’où vient l’eau des océans ? " paru dans la revue Réflexions de l’ULiège.
Récemment, Emmanuel Jehin et ses collègues de l’ULiège, ont fait une découverte tout à fait inattendue : celle de fer et de nickel dans l’atmosphère gazeuse de toutes les comètes observées avec le VLT de l’ESO même lorsque ces comètes étaient très loin du Soleil, dans les contrées glacées du système solaire. Cette découverte publiée dans Nature démontre l’existence de processus encore inconnus dans la chevelure des comètes ou la présence de composés inconnus à la surface des noyaux cométaires.