Le maître d’ouvrage n’élève pas un hôtel de maître. La maison n’a ni porte cochère, ni escalier de service pour les domestiques. La cuisine est semi-enterrée. La façade se déploie sur deux côtés ; elle évite une frontalité écrasante. La maison Hannon dispose malgré tout d’un hall avec un escalier à la belle courbe, cousine du coup de fouet de Victor Horta, enveloppé par une fresque monumentale qui couvre le mur et accompagne l’ascension du visiteur dans un décor d’Arcadie. Dans ce paysage mythique, le couple Hannon assiste à un coucher de soleil sous une pluie de pétales de roses. La peinture a été réalisée par le Français Paul Baudoüin, un disciple de son compatriote Pierre Puvis de Chavannes. La peinture murale a été restaurée sous la direction de Marie-Hélène Ghisdal.
Un trait singulier de la maison Hannon est une serre de verre et de métal qui déborde sur la rue. Les vitraux de la véranda restaurés par Katrien Mestdagh animent cet espace dédié à la passion de la botanique. Il rayonne au sud de la maison et ouvre un espace en suspension sur la rue. A l’extérieur, un bas-relief du sculpteur Victor Rousseau, une allégorie du temps, orne la façade à l’angle des deux avenues.
La maison était meublée par les établissements d’Emile Gallé et décorée de peintures de James Ensor, Victor Rousseau ou Emile Claus. Le conservateur Grégory Van Aelbrouck ambitionne de remeubler à l’identique ce joyau de l’art nouveau.