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30 ans de GSM, vraiment ? De quand date réellement cette petite révolution...

Six hommes d'affaires utilisent un téléphone portable en 1999, lors du salon du GSM à Cannes.

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En 1993, il fallait être un vrai technophile pour en avoir un. En 2023, c'est devenu l'inverse : rares sont les personnes qui n'ont pas de GSM, que ce soit pour un usage personnel ou professionnel. En 2019, 97% des Belges en utilisent, et dans le monde, on compte près de 67% d'utilisateurs de mobile, selon l'Avenir. En Afrique notamment, le nombre de portables est passé de 600.000 en 1995 à 300 millions en 2010 pour 1 milliard d'habitants. Une explosion notamment due à la "révolution" du smartphone, pour reprendre l'expression de Steve Jobs au moment du lancement de l'iPhone en 2007.

Le téléphone portable fête-t-il donc ses 30 ans en ce mois d'avril 2023 ? Pas tout à fait. Si le mot "GSM" est apparu chez nous à ce moment là, les premières réussites dans la matière sont un petit peu plus anciennes. Le premier appel avec un téléphone cellulaire date du 3 avril 1973 : Martin Cooper, cadre de l'entreprise américaine Motorola, a appelé un de ses rivaux grâce à un prototype, qui pesait 1 kg et qui ne permettait de communiquer que pendant 30 minutes toutes les dix heures.

Dans les années 1970, les ingénieurs se penchent sur une première génération de téléphones mobiles, permettant de transmettre les données des appels de manière analogique, comme le téléphone fixe, sur des bandes de fréquence. Chez nous, la RTT propose à partir de 1977 son réseau MOB1, avec ses fameux "mobilophones", qui ne permet toutefois que d'accueillir 4000 abonnés sur tout le pays, comme le rappelle l'Astel.

Aux Etats-Unis, l'ouverture au grand public a lieu en 1983, grâce à la technologie DynaTAC, toujours développée par Motorola. Un des problèmes de cette technologie reste la faible couverture des stations de base qui permettent de connecter les téléphones au réseau : dès qu'un usager sort de la zone couverte par la station (par exemple, en voiture), la conversation se dégrade ou s'interrompt.

Ce n'est qu'au tout début des années 1990, lors de la seconde génération, que se développe en Europe la technologie dite GSM, pour "Global System for Mobile communications", après une dizaine d'années de travaux. Elle repose sur un système numérique cette fois, c'est-à-dire que les données sont cryptées. Les conversations peuvent se faire de manière intercellulaire, il n'y a donc plus autant de coupures de réseau ni d'interférences de fréquence.

Pour la première fois, on peut envoyer des messages, les SMS (le premier aura lieu en 1993 grâce à la société Radiolinja en Finlande). En prime, la numérisation permet d'accéder à l'autre révolution de la fin des années 90 : Internet. Dès avril 1993, la France et d'autres pays d'Europe lancent les premières offres commerciales de GSM. Proximus arrivera le 1er janvier 1994. Les années 2000 verront l'arrivée de la 3G, via la technologie UMTS (Universal Mobile Telecommunications System), dont le débit est beaucoup plus rapide : 200 à 300 kbits de données en moyenne, contre 9 pour le GSM.

Presque trente ans après, nous continuons pourtant d'utiliser ce sigle de 3 lettres, même si la technologie a évolué. Il est même devenu un synonyme de "portable", belgicisme que nous partageons avec les Luxembourgeois. En Suisse, on préférera parler de "Natel", du nom du réseau lancé en 1975, et ses différentes générations (de A à E), tandis que les Français utilisent leur "06" ou leur "07" pour les deux premiers chiffres des numéros mobiles.

Sur le même thème : La Matinale Vivacité (03/04/2023)

Les 50 ans du tout premier coup de fil avec un téléphone portable (AFP - 03/04/2023)

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