Le Général-major Pierre Gérard, Commandant de la Composante Terre, le Général-major Pierre Gérard a tenu à souligner l’investissement de ses hommes dans la préparation de cette mission. Ils ont été prévenus vendredi, à la veille d’un week-end, avec un préavis a été très court. L’ordre d’activation est arrivé pendant le week-end. Malgré ces délais courts, les premiers éléments sont déjà partis. Le reste du bataillon se prépare à être en zone opérationnelle dans le courant de la semaine prochaine.
Les troupes envoyées sont des troupes d’infanterie. Elles sont accompagnées d’un personnel ayant des fonctions d’appuis, dont des logisticiens.
Parmi les militaires belges qui partiront en Roumanie, il y a Mahmoud, que nos équipes ont rencontré à Marche-en-Famenne avant son départ. C'est un militaire de 36 ans, spécialisé dans l'appui logistique et en activité à la Défense depuis 10 ans. Ce sera sa troisième mission à l'étranger, après l'Afrique et l'Afghanistan. "L'entraînement à ce genre de missions, on y est largement préparé à l'avance. On a toujours un groupe qui est prêt. S'il faut intervenir quelque part, on est prêt", explique-t-il.
Autre militaire en partance, Lilan, 21 ans, dans l'infanterie depuis deux ans et demi. Il se dit "dans un esprit plutôt serein". "On est préparé à ce genre de choses", dit-il, "Tout militaire attend au moins une fois dans sa carrière de pouvoir partir", ajoute-t-il, même s'il reconnaît avoir "un peu de tristesse" de laisser sa famille derrière lui.
Le général-major Pierre Gérard souligne qu’une telle mission constitue l’aboutissement de 15 mois de préparation. Ces hommes étaient destinés à intervenir dans le cadre de la Force d’intervention rapide de l’OTAN. Ils ont bénéficié de 15 mois d’entraînement, de 11 périodes de semaines de camps en Tchéquie, en Allemagne et en Belgique. Ils ont été "certifiés OTAN" en décembre 2021.
Leur déploiement en Roumanie est prévu pour trois à six mois, en fonction de l’évolution de la situation sur le terrain. "C'est une opération de dissuasion. Si elle fonctionne, on ne devrait pas faire face à des combats importants", estime le général-major Pierre Gérard tout en reconnaissant qu'il est "difficile de savoir dans quel jeu on joue dans une opération de dissuasion".
Les militaires belges devront se familiariser avec l’environnement et le terrain. Selon l’Etat-major, cela peut prendre 6 à 8 semaines. Connaître le terrain, nouer des contacts, assurer l’intégration avec les unités françaises et roumaines, régler les problèmes d’opérabilité feront partie des défis à relever.
Sur place, il s’agira aussi de continuer à s’entraîner.
La ministre de la Défense, présente à Marche-en-Famenne, ce mardi, a déjà remercié les militaires en partance pour leur travail. Elle s’est dite "pleinement reconnaissante" face à leur engagement. "Il y a quelques mois de cela, on n’aurait jamais pensé à ça", a-t-elle dit, en référence à cette première historique pour l’OTAN. "Souvent, on vante les mérites de la Défense belge, nos mérites me sont souvent vantés. Cela me fait plaisir de pouvoir vous le dire", a-t-elle dit en s’adressant aux militaires. "J’ai pleine confiance en vos capacités. La population est derrière vous aussi", a ajouté Ludivine Dedonder.