Une nouvelle réforme de notre système de pensions doit voir le jour. Précédemment, le gouvernement s’était mis d’accord pour augmenter le montant de la pension minimum et pour introduire un bonus pension visant à inciter les travailleurs à repousser l’âge de leur départ à la retraite. Mais tout cela coûte cher. Et pour compenser ces dépenses supplémentaires, il est question de limiter certaines dépenses en matière de pensions en plafonnant, par exemple, les bonus pensions pour les plus gros salaires, en limitant la péréquation des pensions des fonctionnaires. Il est aussi question de dégager des nouvelles recettes. L’une des pistes serait de revoir la taxation du deuxième pilier de pension en augmentant la fiscalité sur les plus gros bénéficiaires du système.
Sur le plateau de QR l’actu, l’économiste Philippe Defeyt estiment que les changements de règles en cours, même s’ils peuvent paraître injustes, sont nécessaires : "Quand on a construit le système de sécurité sociale, personne n’imaginait que l’espérance de vie allait croître autant. Les circonstances économiques, démographiques et sociales changent, il faut donc faire évoluer le système. Mais l’évolution du système ne veut pas dire que l’on fait une croix sur les acquis du passé".
L’économiste ajoute qu’il faut faire converger les systèmes de pensions. "Historiquement, le salaire des fonctionnaires était souvent plus faible que dans le secteur privé. On a donc compensé avec une pension plus élevée. Aujourd’hui, ces différences ne sont plus forcément vraies".
Philippe Defeyt estime enfin qu’il est nécessaire de tenir compte de la spécificité des carrières des femmes : "350.000 femmes ont une pension inférieure à 800 euros parce qu’elles ont des carrières moins complètes et des périodes de maladies plus longues".