Hainaut

40% des policiers souffrent de stress post-traumatique : "Vous êtes des flics, vous devez assumer !"

Police : 40 % des agents en stress post-traumatique

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Par Denis Vanderbrugge sur base d'un sujet de Martin Caulier et de Laurick Ayoub

Quatre policiers sur dix souffrent de stress post-traumatique. C’est ce que révèle une étude conduite par l’U-Mons sur plus de 200 policiers. Les policiers seraient donc soumis à des situations plus stressantes, plus traumatisantes aussi lors d’accidents de la route par exemple. Et la prise en charge n’est pas encore suffisante.

Catastrophe de Ghislenghien, accident de Strépy… Des événements traumatisants avec de nombreuses victimes. Eddy Maillet, policier, était là à chaque fois. "Je n’ai pas eu besoin de faire appel spécifiquement à une aide, mais par contre j’ai pu assister à des tables et des forums de groupe par rapport à ces deux incidents qui m’ont fait du bien".

Si Eddy Maillet n’a pas développé de traumatismes à la suite de ces interventions, ce n’est pas le cas pour tous les policiers. Dans une étude, l’U-Mons révèle qu’un policier sur quatre souffre de stress post-traumatique. "Cela se matérialise par des cauchemars, des flash-back, le fait que des situations de tous les jours vous rappellent le traumatisme, indique Audrey Vicenzutto, docteure en psychologie. Mais il peut aussi y avoir une altération de la concentration, des troubles du sommeil et alimentaires." Des symptômes peuvent durer des mois et qui sont liés à la nature du travail de policier. Mais d’autres facteurs peuvent jouer. "C’est lié à l’organisation : une surcharge de travail, un manque de moyens. Il y a aussi tout ce qui est lié à l’usage d’une arme à feu…"

Des préjugés liés au fait de consulter un psychologue

Pour Eddy Maillet, si l’encadrement psychologique existe bien à la suite de grandes catastrophes, ça n’est pas suffisamment le cas pour des interventions quotidiennes. "Je pense que si le policier le demande, ça sera le cas. Mais je pense qu’il faut aller au-delà de ça." En encourageant, voire en poussant, les policiers à accepter un suivi. Reste encore les préjugés liés au fait de consulter un psychologue, ils ont visiblement encore la vie dure dans la police.

"J’ai été confronté à des collègues très jeunes qui étaient intervenus sur une pendaison et qui ont dû dépendre le corps, confirme Philippe Borza, chef de corps de la zone de police Chatelet Aiseau-Presles. Les collègues ont été traumatisés. Pourtant le groupe les avait pointés du doigt en disant : vous êtes des flics, vous devez assumer ! Et donc vous pouvez être face à une double victimisation : d’abord avoir des difficultés à supporter cette charge psychosociale suite à l’intervention, et puis avec le groupe qui accuse les collègues de faiblesse."

Philippe Borza : "vous pouvez être face à une double victimisation"

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