Belgique

45°C à Bruxelles d’ici 2050, 50°C à Paris : les villes doivent aujourd'hui se préparer à survivre face à la hausse des températures

Nous sommes le 27 octobre, aujourd'hui le thermomètre affiche 22 °C, ce sera 23 °C pour demain, nous sommes 10 °C au-dessus des normales de saison. L’été semble ne jamais vouloir finir. Une très grande douceur des températures que Pascal Mormal, météorologue à l’IRM, l’Institut Royal Météorologique explique : "Ce flux d’air tropical est généré d’un côté, par une dépression sur le proche atlantique, sorte de pompe à chaleur et de l’autre, un anticyclone situé sur l’Europe centrale, entre les deux, nous avons ce flux très doux d’air chaud qui remonte du Maghreb."

Et d’ajouter : "Ce vent dominant du sud qui nous ramène des masses d’air chaud venant d’Afrique est un phénomène récurrent. Il se répète depuis le printemps. Il a provoqué des vagues de chaleurs inédites tout l’été et plusieurs records de températures. Ce qui est exceptionnel, c’est sa durée dans le temps."

50°C en 2050 n’est plus de la fiction

Des températures qui nous paraissent exceptionnelles mais qui ne le seraient pas.

En août 2014, Evelyne Dhéliat, avait présenté un journal de ce qui pourrait être la météo en août 2050, avec l’aide de climatologues. Les températures maximales tournaient autour des 40 °C. 

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Aujourd’hui, la présentatrice météo de TF1 vient de refaire le même exercice, avec des chiffres revus et corrigés par les scientifiques en 2022 qui donnent le vertige : "Ce qui est frappant, c'est qu'à Nîmes on prévoit désormais 48°C en 2050, mais pour certaines régions comme dans l'est c'est +1 ou +2°C, par rapport aux prévisions de 2014 (..) alors que pour le Nord et l'Ouest, c'est +10°C. Exemple à Nantes, en 2014, on parlait de 30°C aujourd'hui, c'est 42°C... Ce n'est pas excessif, cet été on y a vraiment enregistré 42°C. On a vécu une accélération du réchauffement climatique avec toutes les conséquences, et des conséquences qu'on découvre au jour le jour, donc c'est un rôle qu'on a d'informer et d'éclairer sans faire de catastrophisme. J'essaie avec ces journaux d'anticipation d'aider à la prise de conscience générale." 

Ce qui nous paraît anormal sera désormais la nouvelle norme

Les températures exceptionnelles de cette année pourraient bien devenir la norme dans le futur. Selon François Gemenne, ce qui nous paraît anormal aujourd’hui, c’est en réalité, la nouvelle norme dans laquelle nous sommes entrés.

Le professeur à l’ULiège spécialiste des questions de climat et de migration prévient : "Le changement climatique va provoquer des vagues de chaleur plus nombreuses et plus intenses et qui vont s’étaler sur de plus longues périodes, dès le printemps et jusqu’en automne. Ce qui donnera parfois des automnes avec des températures d’été."

À Paris, on ne cherche plus à éviter d’aller dans le mur ... mais on cherche à y survivre

Un thermomètre qui devrait frôler les 50 °C à Paris en 2050, les autorités de la ville n’ont plus le choix : il va falloir s’y préparer. Elles prévoient de tester un exercice de crise en octobre de l’année prochaine.

Une étude exploratoire pour voir comment la capitale française peut s’adapter à des températures aussi élevées. Mais pour François Gemenne, d'autres villes seront concernées: "Soyons très clairs, si Paris peut atteindre ces températures de 50°C, cela veut dire que Bruxelles peut atteindre 45 ou 46 °C et que là aussi, il va falloir s’y préparer."

Et surtout, on se prépare à s’adapter à ces futures conditions de vie ...

Sur le plan concret, des pistes existent pour aider les populations des villes à survivre à ces épisodes caniculaires répétitifs comme végétaliser la ville, peindre certaines surfaces de bâtiments en blanc pour améliorer la réflexion des rayons du soleil.

Ce n’est pas tout, il faudra sans doute repenser certaines politiques d’aménagements urbains, voire adapter les horaires de travail. "Est-ce raisonnable de laisser des ouvriers travailler en plein air à 16h00 lorsque la température dépassera les 40 °C ? La réponse est non.": conclut François Gemenne, "Nous sommes rattrapés par la réalité. Il y a un phénomène d’accélération et d’emballement des changements climatiques qui doit nous alerter."

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