Adrien Joveneau projette une journée de marche jusqu’en haut du col de Vars, frontière naturelle avec les Alpes de Haute-Provence. Entre Les Claux (1850 m) et la gare SNCF de Montdauphuin-Guillestre, l’hiver, circulent des navettes. A bord de l’une d’entre-elles, l’animateur-reporter s’arrête au premier hameau bordant la station de ski alpin de Vars, celui de Saint-Marcellin. Première surprise aux aurores, à moins de 300 m du premier arrêt, c’est l’heure de la traite du matin à la chèvrerie de la Font Sancte à Saint-Marcellin. Adrien entre dans l’étable sous le couvert de bêlements. Emilie et Elodie, sous le regard bienveillant de deux solides chiens patous, font défiler leurs chèvres brunes et noires. Par vagues successives, elles entrent par quinze et tour à tour, dans leur box de traite. Rôdées à l’exercice, attirées par le picotin des mangeoires, elles s’alignent comme de bons petits soldats. " On élève, on transforme, on affine, on vend sur place ou sur le marché de Guillestre et Vars ", expliquent de concert les deux fromagères-éleveuses. Il y a quatre ans que ces deux citadines ont troqué le confort urbain contre la rude vie en montagne. Après le pâturage estival sur 80 ha et à plus de 1800 m, aux premières neiges, le troupeau trouve ici du bon fourrage à se mettre sous la barbichette. " Nous accueillons le visiteur tous les jours à 17h pour la seconde traite. Le magasin est ouvert de 10h à midi et de 16h30 à 18h30, sauf lundi et mardi matin ", précise Emilie en libérant la dernière rangée de chèvres au pis vite délesté d’un litre et demi de bon lait. Il sera vite transformé en fromage à raclette ou petit crottin frais.