C'est désormais officiel : les Diables Rouges affronteront bien le Portugal en 8e de finale de l'Euro dimanche. Un dénouement, acté au bout d'une soirée complètement folle, lors de laquelle le spectateur belge, et les journalistes que nous sommes, seront passés par toutes les émotions... sans même jouer. Tentative de récit.
Des certitudes bouleversées d'entrée de jeu
18h : Le groupe E entre en action pour son dernier tour de piste. Un partage de l'Espagne contre la Slovaquie et/ou une victoire de la Pologne contre la Suède, assurerait aux Diables de disputer leur 8e de finale contre le 3e de ce groupe-là, donc à priori l'Espagne, la Slovaquie ou la Pologne. Et donc à fortiori d'éviter le groupe de la mort. "Pas impossible" se murmure-t-on alors à demi-mots.
18.02h : Boum. Premier coup sur la cafetière. Emil Forsberg envoie déjà valser les Polonais et met la Suède aux commandes après deux petites minutes.
18.12h : Le fantôme de Morata rate son penalty. Ouf, les calculs d'apothicaires peuvent attendre, le partage hispano-slovaque est toujours intact.
A partir de 18.30h : Sauf que la déferlante espagnole ne fait que commencer. Dubrovka, le portier slovaque, s'improvise apprenti-volleyeur et réalise le smash parfait...dans ses propres cages, Laporte, Sarabia et Torres font joujou des défenseurs adverses et Kucka poursuit l'infernale série des CSC. 0-5, Hasta Luego, la messe est dite.
19h - 20h : Le match de la Roja mis en sourdine, tous les regards sont donc braqués vers la Pologne où Forsberg poursuit son récital et fait le break. Aïe. Heureusement, Robert Lewandowski passe par là. Deux buts éclairs et les Aigles Blancs se remettent à y croire. Et les Belges, supporters polonais d'un soir, aussi. Oui mais voilà, Claesson tue dans l'œuf le baroud d'honneur polonais au bout du suspense. Robert Lewandowski est K.O debout, sa Pologne prend la porte. 3-2, score final.
20h : La rédaction est en pleine effervescence, tendue comme une cocote minute un jour de réveillon. "Donc, si je comprends bien, là on est assuré de jouer contre une équipe du Groupe F ?" demande un journaliste à la levée. Oui, sauf si la France en claque quatre au Portugal, auquel cas les Diables affronteraient... la Suisse. Ne demandez pas pourquoi, c'est le règlement.
20.10h : Les regards sont fermés, la rédaction se fige. Chacun est en train de calculer les scénarios éventuels dans son coin. Au loin, le téléviseur crapote et la voix de Benjamin Deceuninck se fait entendre : "A l'instant T et si les choses restent comme ça, on affrontera...le Portugal" explique-t-il.
Et puis, la folie du Groupe F...
21h : Chacun se remet tout doucement de ses émotions. Avec 10 buts, la première partie de soirée n'a pas été de tout repos. Mais une chose est acquise : sauf miracle, les Diables affronteront le 3e du Groupe F. Basique, simple. Sauf qu'on n'est pas au bout de nos émotions...
21.12h : Parce que, à la surprise générale, les Hongrois, d'un coup, lâchent les chevaux. La défense allemande est dépassée. Münich est réduit au silence, c'est 0-1. Côté belge, on ne sait pas si on doit en rire ou en pleurer mais à ce moment précis, les Diables affronteraient les Magyars en 8e de finale.
21.45h : Surtout que dans le choc des titans entre le Portugal et la France, les deux ogres se neutralisent dans un festival de penaltys et d'uppercuts ratés d'Hugo Lloris. Benzema répond à Cristiano Ronaldo, c'est 1-1 à la mi-temps.
21.46h : 15 minutes salvatrices pour reprendre ses esprits. A l'instant précis, c'est Belgique - Hongrie qui se profile à l'horizon. "Comme en 2016..." explique Benjamin en plateau, sourire en coin à peine dissimulé. Personne ne l'avait vu venir, ce scénario-là. Mais un but, un seul peut tout faire basculer. Tout le monde en est conscient.
Hongrois en toi
22.10h : Surtout qu'en l'espace de quelques minutes, la soirée va tomber dans une douce folie. C'est d'abord Kai Havertz qui, sous une drache à en faire pâlir le plus fervent afficionado british, douche les espoirs hongrois. Mais Schäfer lui répond 90 secondes plus tard. Et de l'autre côté Benzema plante un doublé !
22h : Bérézina dans la rédac et regards consternés. Qui sera l'adversaire des Diables ? La Hongrie ? Le Portugal ? L'Allemagne ? La France ? Les rebondissements sont infernaux, difficile d'y voir clair.
22.21h : Concentration. La France et la Hongrie aux commandes de leur match, le constat est clair. Les Diables affronteront... l'Allemagne, tandis que le Portugal est virtuellement éliminé.
22h30 : Mais l'inusable Ronaldo ne daigne, semble-t-il, toujours pas abandonner. Jeu de mains, jeu de vilain de Jules Koundé qui permet à CR7 de rétablir l'égalité, à nouveau sur penalty. On affrontera donc... la Hongrie. Euhh, non en fait. De l'autre côté, Goretzka crucifie les espoirs hongrois au bout du suspense et qualifie l'Allemagne.
23h : Nouvelle effervescence dans la rédaction où, calculette en main, on ne sait plus trop à quel saint se vouer. L'héroïque mais malchanceuse Hongrie est au tapis, c'est un fait. La France, malgré quelques turbulences, finit 1er de son groupe. L'Allemagne, qui a évité de peu la sortie de route, se farcit un duel au sommet contre l'Angleterre.
23.01h : Et les Diables, eux, affronteront donc la troupe de Cristiano Ronaldo dimanche soir. Un choc, dès les 8e de finale, qu'on ne sait plus trop comment accueillir. Doit-on se réjouir d'affronter un gros d'entrée de jeu pour mesurer notre vrai niveau ? Ou à nouveau maudire le fait de se retrouver dans la moitié de tableau semée d'embûches ?