C'est vous qui le dites

6 violeurs doivent présenter un travail sur l’égalité homme-femme : Un devoir, c’est plus efficace que la prison ?

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Six violeurs échappent à la prison, ils doivent présenter un travail sur l’égalité homme-femme. En octobre 2020, une jeune femme de 23 ans est victime d’un viol collectif filmé et diffusé sur un réseau social. Au tribunal, les six violeurs ont tous été condamnés à des peines allant de 50 à 60 mois de prison avec sursis probatoire. Parmi les conditions à respecter au risque d’être envoyé en prison comme le raconte La Capitale ce matin : trouver un travail, ne pas consommer de stupéfiants et présenter dans un délai de six mois un travail ou une recherche démontrant une réflexion personnelle sur le principe de l’égalité entre l’homme et la femme et sur le respect dû à celle-ci.

Un devoir, c’est plus efficace que la prison ? C’est la question que l’on vous posait ce matin dans "C’est vous qui le dites".

Voici quelques moments forts de l’émission…

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"Toute ma vie a été brisée"

Une auditrice anonyme est intervenue à ce sujet sur notre antenne : "Cette décision me révolte. S’il devait y avoir un travail, il devrait être porté sur les conséquences d’un viol pour une femme, ce qu’elle en garde comme séquelles. Ça m’est arrivé il y a plusieurs années, un 12 novembre."

Nous, victimes de viol, nous sommes en prison tout le reste de notre vie

"Chaque jour, cet événement me hante. Je suis sur mes gardes tout le temps. Je ne dors plus, je vis dans l’insécurité, c’est épouvantable. Toute ma vie a été brisée, il m’a handicapée à vie. Je n’ose pas imaginer ce qu’a pu ressentir cette femme en entendant la peine pour ses violeurs, elle a été une fois de plus agressée."

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"Un devoir n’est pas efficace"

Du côté de Cuesmes, dans la province de Hainaut, Bérénice nous partage son avis : "Un devoir n’est pas efficace, mais la prison n’est pas non plus une solution, même si pour la victime, il s’agit d’une sanction et elle y voit donc une reconnaissance. Je suis en colère ; parce que les agresseurs ont trouvé un travail, ils n’auraient pas de peine de prison ? Le travail ne les changera pas."

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"Le tribunal privilégie les solutions éducatives"

Le débat se termine avec Sophie Van Bree, Porte-parole du tribunal de première instance : "Je précise une chose : la victime, d’après les faits du dossier, n’a pas été droguée par les 6 autres personnes, mais s’est droguée elle-même. Elle avait également bu. Elle s’est mise elle-même dans ces conditions. Le tribunal a considéré qu’étant sous l’emprise de la drogue et de l’alcool, elle ne pouvait pas être consentante, il ne pouvait pas y avoir de consentement. Le tribunal a retenu les faits de viol et a condamné ces personnes pour viol. Le travail consiste simplement à faire prendre conscience aux personnes condamnées de ce qu’est une femme, ce qu’est un homme, ce que sont les relations entre les hommes et les femmes et le respect envers chacun d’eux."

Une condition qui se veut éducative

"Ces 6 personnes ont été condamnées à une peine de 5 ans de prison. La peine maximale étant de 10 ans, 5 ans si le tribunal veut attribuer un sursis. Les personnes condamnées sont jeunes, ils n’ont aucun antécédent judiciaire. Dans ces cas-là, les dossiers sont tous traités de la même manière : on ne cherche pas à ce que la peine soit désespérante. Ces jeunes avaient fait de la détention préventive et ils ont été libérés. Ils ont ensuite repris des études, une formation professionnelle ou un travail."

Le tribunal regarde à ce qui est le plus utile pour la société

"Ces personnes ont repris une place dans la société et la prison est criminogène, quelle est la situation la plus utile ? Le tribunal procède toujours à une enquête de moralité, c’est un pari sur l’avenir et le tribunal privilégie les solutions éducatives. Nous comprenons que les victimes de viol prennent mal cette décision, mais le tribunal doit faire la part des choses. Nous devons garder un équilibre entre le respect de la victime et la sanction qui permet une réinsertion dans la société. C’est ça la justice."

Nous vous invitons à poursuivre le débat sur notre page Facebook "C’est vous qui le dites" et à revoir l’émission sur Auvio. Nous vous donnons rendez-vous du lundi au vendredi de 9h à 10h30 sur VivaCité et La Une pour trois nouveaux débats.

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