Le premier arrêt du jour se fait sur le Boulevard Général Jacques. Le long des rails de tram, un petit vélo rouge, abandonné. "Il est là depuis un an selon la fiche que je possède", explique Michaël. "C'est une épave. Déjà, c'est un vélo très bon marché à la base. En plus, ici, la direction est abimée, les pignons aussi. Les roues sont crevées. On va le collecter, mais on aura du mal à récupérer quelque chose de réutilisable".
Reste encore la partie la plus délicate : retirer le cadenas qui accroche le vélo au grillage. "Par contre, je préfère qu'on ne dise pas comment on procède. Il vaut mieux éviter de donner des idées à d'éventuels voleurs de vélos qui pourraient utiliser la même technique à l'avenir". Une fois libérée, l'épave est alors embarquée à l'arrière du camion et un autocollant y est accroché, avec le code E368. "C'est le numéro d'enregistrement de ce vélo chez nous. Cela nous permettra de le retrouver dans le dépôt et dans notre base de donnée".
Quelques rues plus loin, le scénario se répète. Une autre épave, cette fois sans roue arrière, sans pignon de vitesses, chaîne cassée, sans selle, mais solidement attaché à un poteau en fer, est embarquée dans le camion. Et ainsi de suite de lieu en lieu. Parfois, les vélos ont déjà disparu. "En espérant que ce soient les propriétaires qui les aient récupéré. Sinon, cela peut aussi être des voleurs qui ont vu l'autocollant de la commune disant que le vélo était supposé abandonné et allait être retiré après trois semaines, et qui se sont servis avant notre passage".