La sciure de bois, Joffrey De Leener est tombé dedans tout petit. Il a reçu ses premières machines à l'âge de 12 ans. Entre-temps, il a embrassé une carrière d'ingénieur industriel mais il y a un an, il a tout lâché et il est revenu à sa passion d'adolescent: le bois. La Source, c'est le nom de la micro scierie qu'il a ouverte à Bousval.
Des bois à moins de 10KM à la ronde
Pourquoi continuer d'importer du bois, avec l'impact écologique et le coût du transport alors que nous avons suffisamment d'essences dans le Brabant wallon? Ses bois, Joffrey De Leener les acquiert auprès de propriétaires forestiers ou d'élagueurs mais toujours à moins de 25km de sa scierie. 80% des troncs viennent d'ailleurs des 10KM à la ronde. Il achète des chênes, des hêtres, des mélèzes, des noyers, des érables, des arbres qui doivent être abattus en vue d'une construction ou après une tempête par exemple. Autant de troncs qu'il va débiter en planches ou en plateaux de différentes dimensions et épaisseurs selon les essences et les besoins. Il a fait le choix de se passer de fours de séchage et les bois sèchent donc naturellement à l'intérieur du hangar. Ses clients sont des professionnels de la construction, des artisans, des menuisiers ou de simples particuliers, comme Fred qui s'initie au métier de luthier:
" C'est la cinquième fois que je viens; j'ai pris une dizaine de plateaux, du noyer, de l'érable entre autres, avec lesquels je fabrique des guitares électriques. Ce sont toujours des bois assez caractéristiques, avec du charme dans leurs fibres et dans leurs dessins"
Rester petit et faire ...des petits.
Si l'intérêt est écologique, il est aussi économique. La structure est petite, les charges en rapport et cela se répercute forcément sur le prix d'achat pour la clientèle.
" Nous ne dépendons pas des fluctuations des prix du marché, nos coûts de transport sont réduits et nous allons chercher des lots d'une taille que l'industrie ne sélectionne pas."
Petite est la scierie, petite elle veut rester. Par choix économique, par choix de vie et de valeurs aussi. Mais cela n'empêche pas ce jeune patron de 35 ans de voir grand. A terme, il aimerait inspirer d'autres entrepreneurs et créer un maillage de micro scieries dans la Région.