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Par Ouï-dire

[A écouter] Je parle toutes les langues, mais en arabe

En 2018, Myriam Pruvot a eu l’opportunité de séjourner dans la région de Marrakech Safi pour y conduire une résidence de création sur la notion de ‘sacré’.

De ce voyage ont surgi plusieurs conversations auprès de différents ‘pratiquant·s’ de la voix et de la parole : avec la poétesse et spécialiste du soufisme Touria Ikbal, une jeune chanteuse, et un étudiant muezzin, le conteur et pédagogue Aziz Bouyabrine, et plus particulièrement un dialogue riche et constant avec l’artiste et traducteur Noureddine Ezarraf.

Ces rencontres ont mené Myriam Pruvot des sommets du Haut-Atlas à la cavité d’une bouche, le long d’un sillon vocal qui mène du chant à la langue. Et dans les reliefs de ce sillon sont apparus, en creux, la mémoire des mots, les traces de la violence coloniale, un remède chanté, l’histoire des lettres et du cosmos.

Réalisation, prise de son et montage : Myriam Pruvot

Même si politiquement, beaucoup de choses changent, la langue garde des mémoires. Chaque mot a une mémoire. 

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"Ceux qui ne comprennent pas la langue, ils l'associent aux aboiements de chiens. Et peut-être que c'est parce qu'on ne comprend pas la langue des chiens, qu'on les appelle 'chiens', qu'on les méprise peut-être. Quand on comprend la langue, ça fait la différence, ça crée un autre rapport. Le jour où on lit, où on apprend la langue d'autrui, la langue a cette capacité à relier les gens, à créer un dialogue, et peut-être à déconstruire le rapport de domination." Noureddine Ezarraf

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"Il y a toute une vibration d'origine vocale qui règne sur terre et même qui reste depuis des siècles, parce que ça se répète, il y a de l'écho." Aziz Bouyabrine

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