Sur un terrain poussiéreux de Jabalia, dans le nord frontalier d'Israël, Mahmoud allume des bûches sous une cuve métallique remplie d'une tonne de plastique afin de distiller le pétrole qui le compose. La cuve (recouverte de boue pour conserver la chaleur) est reliée à un tuyau faisant passer ces émanations dans un réservoir d'eau qui condense la vapeur et la refroidit pour obtenir un carburant , non sans causer des fumées noirâtres et toxiques.
"Nous avons commencé nos expérimentations en 2018. Nous cherchions sur internet. Nous avons fait beaucoup d'essais et d'erreurs et après huit mois de tests, nous avons réussi à extraire notre premier carburant", explique Mahmoud, 25 ans.
Chaque cuvée produit près de 1.000 litres de carburant, dit-il. Mais entre chaque opération, son équipe doit attendre huit heures pour que le réservoir se refroidisse puis soit nettoyé. Le plastique y fond à plus de 200 degrés, selon Mahmoud. "Notre méthode est vraiment rudimentaire avec uniquement des équipements locaux. L'extraction dure de 12 à 14 heures", affirme-t-il. Certains employés portent gants et masques, d'autres non. "Il n'y a pas de risques et cette zone, industrielle, n'est pas habitée", soutient Mahmoud.