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À Goma en RDC, la ville reprend des couleurs grâce à ses patineurs à roulettes

Les patineurs de Goma

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Par M.-L.M. avec agences

Le patineur congolais Serge Makolo, 25 ans, a perdu tout son équipement de patinage à roulettes lorsque sa maison a été ensevelie par l’éruption d’un volcan en mai de cette année. Cette catastrophe n’a pas freiné son enthousiasme pour ce sport. Il s’entraîne cinq jours par semaine, se réveillant à l’aube lorsque les routes sont vides pour s’entraîner avec une équipe de 100 patineurs à roulettes dans la ville de Goma, à l’Est de pays.

Au milieu des camions de charbon de bois, des 4x4 des agences humanitaires et des chukudus, les célèbres scooters en bois de Goma, des silhouettes de couleur en file indienne glissent sur le sol avec une grâce de danseuse étoile. Ce sont des patineurs à roulette. Cinq matins par semaine, des dizaines de jeunes se glissent dans leur tenue de lycra et enfilent des rollers pour s’entraîner.

Le patineur congolais Serge Makolo 25 ans

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Parmi eux, Serge Makolo et ses coéquipiers. "Le stress des guerres et des éruptions s’évapore lorsque nous roulons, explique-t-il en Swahili. Le patinage nous fait nous sentir vivants et renaître à nouveau. C’est très important pour la vie des jeunes de la République démocratique du Congo, et surtout pour ceux de l’est", explique le patineur à l’agence Reuters.

Une colère des hommes et de la terre qui peut tout leur faire perdre. C’est ce qu’il s’est passé lors de l''éruption du volcan Nyiragongo en mai dernier. Serge Makolo n’a eu que le temps d’attraper ses patins à roulettes et une poignée de médailles avant que le magma n’engloutisse sa maison dans la banlieue de Goma.

Tout le reste a disparu sous la rivière de roche en fusion, y compris les patins, les cônes et les casques que ce jeune homme de 24 ans utilisait pour entraîner les jeunes patineurs.

Objectif : les jeux olympiques

L’éruption a tué au moins 31 personnes et détruit environ 3000 maisons à la périphérie de Goma, une ville que des dizaines de milliers de personnes considéraient comme un refuge contre les décennies de carnage qui ont frappé l’est du pays.

"Cette éruption m’a fait beaucoup de mal parce que j’ai perdu beaucoup de choses. Beaucoup d’équipements m’appartenaient et certains appartenaient aux enfants que j’encadrais, des patineurs juniors qui nous remplaceront dans le futur. Les futurs champions du monde de demain. Tout cet équipement était dans la maison, les patins et les casques", raconte Serge Makolo.

Malgré tout, le jeune homme garde espoir et ambitions. En ligne de mire : les Jeux de la francophonie de 2022, qui se tiendront à Kinshasa, la capitale du Congo. Et peut-être même, les JO. Le patinage de vitesse sur roulettes a fait son apparition aux Jeux olympiques de la jeunesse de 2018. Makolo espère donc que, s’il devient un sport olympique à part entière, il pourra ajouter une médaille d’or olympique à la collection qui tinte à son cou.

Mais plus que le trophée, Serge Makolo aimerait une récompense financière afin de reconstruire son académie.

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