En ce dimanche après-midi ensoleillé, quelque 70 passagers, des enfants excités mais aussi des retraités à la chevelure argentée, montent dans deux grands bus à impériale. Destination finale: "nulle part".
Le premier est un "bus silencieux", dans lequel les gens peuvent dormir, l'autre, un bus touristique classique.
Le voyage de 85 kilomètres commence dans un quartier animé de la ville, avant de longer les autoroutes côtières et de rejoindre l'aéroport de Hong Kong, quasiment désert depuis le début de la pandémie de coronavirus.
Alors que certains profitent de la vue, d'autres s'équipent de boules anti-bruit et de masques de nuit, plongeant rapidement dans les bras de Morphée pendant cinq heures, le temps d'un voyage desservant plusieurs sites touristiques.
"Je pense que tout le monde a fait l'expérience de ne pas réussir à dormir chez soi alors que dans un bus, on peut dormir très profondément car il se balance et vibre", a expliqué Ho Wai, un récent adepte de ces bus silencieux.
"Tous les Hongkongais sont stressés par le travail, par les prix des appartements, par la vie. Et maintenant, nous ne pouvons plus voyager", déplore-t-il lors de ce périple singulier, faisant référence aux strictes règles de quarantaine destinées à lutter contre le Covid-19 et qui ont quasiment coupé Hong Kong du reste du monde. "Avec tout ce stress accumulé, je pense que beaucoup de Hongkongais ne dorment pas bien."