Une pièce aux allures de salle de travaux pratiques d'un lycée renferme une série de machines sophistiquées, entre un microscope pour la vision en 3D, une balance réglée au microgramme près et un lecteur scientifique pour analyser la dizaine de signes apparents de sécurité insérés comme "signature" dans chaque billet.
La poignée d'experts qui y travaille est chargée de repérer les dernières techniques d'imitation employées par les faussaires.
Car la contrefaçon des euros reste, 20 ans après la mise en circulation des espèces, une réalité, même si le nombre a diminué au fil des années. Environ 460.000 fausses coupures en euros ont ainsi été retirées de la circulation en 2020, soit une baisse de 18% sur un an. Par comparaison, il y a actuellement environ 27 milliards de billets en euros en circulation.
Les experts à Francfort doivent mener un travail de fourmi, en comparant au microscope les vraies des fausses coupures à partir d'infimes détails de sécurité.
Sur un vrai billet en euros agrandi près de soixante-dix fois sur l'écran d'un ordinateur, l'intérieur du nombre "vingt", sa valeur, ressemble ainsi aux sillons d'un champ de labour, soulignant une impression en relief, comme démontré par l'équipe de la BCE. Une grossière contrefaçon n'aurait pas le même rendu.