Quel Temps pour la planète ?

À la découverte des herbes folles de nos trottoirs

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Par vihe via

Depuis que l’usage des pesticides est interdit dans l’espace public pour protéger notre environnement et notre santé, on assiste à un retour en force de la végétation sauvage sur nos trottoirs. Quantité de plantes spontanées se mettent à squatter nos pavés, à s’insinuer dans les moindres petites failles du béton et anfractuosités de nos murs.

La nature est fugace, chaotique, volontaire, omniprésente. L’aurait-on à ce point oublié ?

« Mauvaises herbes » ? Pas vraiment !

Celles qu’on qualifie de mauvaises herbes ne sont pourtant pas là par hasard. Toutes jouent un rôle important dans le milieu qu’elles colonisent.

Ainsi, certaines sont d’excellentes indicatrices de la nature des sols et peuvent vous orienter dans le choix des plantations à effectuer. Par exemple, le céraiste commun nous renseigne sur un sol riche en matières organiques et en azote, tandis que la bourse à pasteur nous indique que le sol est compacté et riche en calcaire.

D’autres offrent le gîte et/ou le couvert à de nombreux insectes, dont certains sont très utiles au jardin, améliorant la biodiversité.

Enfin, les herbes spontanées sont souvent des plantes pionnières, c’est-à-dire qu’elles colonisent des sols nus et hostiles sur lesquels peu de végétaux peuvent se développer. Ce faisant, elles contribuent à enrichir ces sols en éléments nutritifs, à les décompacter par leurs racines puissantes, et à leur redonner vie et fertilité, préparant ainsi le terrain pour des plantes plus exigeantes.

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Changer de regard sur la végétation spontanée

Vous l’aurez compris, les plantes des trottoirs méritent qu’on leur accorde un peu plus d’intérêt. Voici quelques exemples, glanés au fil d’une balade dans les rues de Bruxelles.

Cymbalaire

La Cymbalaire : Cette jolie plante de rocaille pousse volontiers dans les décombres et vieux murs. Il s’agit d’une espèce originaire d’Europe méridionale qui s’est parfaitement naturalisé chez nous. Non envahissante, elle possède de délicates fleurs violettes à palais jaune et à court éperon qui fleurissent de juin à novembre. Celles-ci sont positionnées au-dessus du feuillage afin d’attirer les insectes pollinisateurs. Après la floraison, les pédoncules se recourbent en arrière et introduisent des graines dans les fentes des murs.

Bugle rampant

Bugle rampant : Celle-ci se propage facilement grâce à ses tiges rampantes qu’on appelle les stolons. Appréciant les endroits frais, la bugle fleurit d’avril à juillet, formant de jolis épis bleu foncé qui peuvent atteindre 15 cm. Aussi appelée petite consoude, elle possède de nombreuses propriétés médicinales : cicatrisantes et astringentes, elle nettoie et cicatrise les plaies, les ulcères et les blessures, et traite en gargarisme les angines.

Laiteron potager : Son nom provient du lait abondant que renferment ses tiges. Il fleurit de juin à novembre, et l’on pourrait confondre ses inflorescences avec celles du pissenlit, bien qu’elles soient plus petites. Apprécié des vaches, cochons et lapins, le laiteron est également surnommé salade de lièvre, herbe à lapin ou allaite-lièvre.

Alliaire officinale : Cette plante aux feuilles en forme de cœur apprécie les lieux ombragés, lisières, les haies et jardins. Ses feuilles et ses fleurs sentent l’ail ou la ciboulette, et se mangent en salade. On la surnomme d’ailleurs " herbe à ail ". Les papillons et autres pollinisateurs apprécient le pollen et le nectar de ses petites fleurs blanches délicates. 

Herbe à robert

Herbe à robert : Appelée aussi géranium sauvage, cette petite plante forme de jolis couvre-sol avec ses feuilles vertes qui virent parfois au pourpre et ses fleurs d’un rose vif qui fleurissent d’avril à septembre. L’herbe à Robert affectionne les sols riches en éléments nutritifs, les pieds de vieux murs et murets et les bords des chemins, des haies et les bois. Le nom " Robert " serait une déformation de ruber, (rouge), et se réfère à sa teinte pourpre. Tiges, feuilles et fleurs sont astringentes et utilisées contre la dysenterie et les hémorragies.

Voilà un bref aperçu des histoires étonnantes qui se cachent derrière la végétation spontanée de nos trottoirs. Et si nous changions de regard sur cet univers végétal qui s’avère beaucoup plus intéressant qu’il n’y paraît ?

Pour en savoir plus :

A Bruxelles le projet " Fleurs de trottoirs " initié par Bruxelles Environnement, Natagora et le Centre d’écologie urbaine asbl, propose des balades à la découverte de cette végétation sauvage :

https://urban-ecology.be/blog/fleursdetrottoirs

https://reseaunature.natagora.be/fleurs-de-trottoirs

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