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A la faculté vétérinaire de Liège : de faux animaux pour se faire la main

Faculté vétérinaire de Liège : de faux animaux pour se faire la main

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Par Barbara Schaal

Dans cette clinique de la faculté vétérinaire de Liège, on peut essayer, se tromper, recommencer. Il y a des chiens, des chats, des porcs et des chevaux. Une ménagerie grandeur nature, mais ici, toutes les bêtes sont factices. Les étudiants peuvent donc se faire la main, sans risquer de se tromper

 

© Ce veau articulé pèse une quarantaine de kilos, pour être au plus proche de la réalité
© RTBF

Trois étudiants et leur enseignant, en cercle, autour d’une vache qui s’apprête à mettre bas. La vache en plastique — à l’échelle —est équipée d’un large capot, pour y disposer le veau à naître. Un veau articulé, d’une quarantaine de kilos, presque aussi vrai que nature.

" Parfois il y a des complications lors de la mise bas, si le veau est mal placé ", explique Vincent Frisée, l’enseignant. " Ce simulateur de vêlage permet de disposer le veau dans toutes les positions possibles et de demander aux étudiants, l’un après l’autre, de corriger la position ".

Prévoir les scénarios compliqués

Cette mise en situation a tendance à rassurer les étudiants. " Cela nous permet d’être prêts et d’avoir les automatismes nécessaires, en vue du jour où on sera confrontés à une situation compliquée ", renchérit, Aurore Grandame, étudiante en Master 3.

Quelques salles plus loin, le faux patient est un vrai chien, en poils et en os. Le vétérinaire est un étudiant, sa cliente, une enseignante. Au fond de cette fausse salle d’auscultation : une vitre sans tain, derrière laquelle se cache le reste de la classe. Les étudiants observent, prennent des notes, en vue du débriefing.

© Une vitre sans tain permet aux étudiants d’observer la fausse consultation

" Nos étudiants sont confrontés à des vraies consultations durant leurs études, pendant leurs stages, mais ils n’ont que rarement l’occasion de mener une consultation de A à Z ", explique Vinciane Toppets, l’enseignante qui encadre l’atelier. " Ici ils peuvent prendre les choses en main : prendre les informations, établir un diagnostic, un traitement, demander le payement, qui est un élément qui pose souvent un problème à nos étudiants. "

Les haut-parleurs installés dans ce chien en peluche permettent aux étudiants d’écouter son cœur.
Les haut-parleurs installés dans ce chien en peluche permettent aux étudiants d’écouter son cœur. © RTBF

Vache, cochon ou chat, ici chaque animal factice, mannequin ou peluche, renferme un mécanisme ingénieux qui permet de s’entraîner à tout un éventail de gestes. " On peut faire des prises de sang, des échographies, poser un cathéter, prélever de l’urine ", énumère Tatiana Arts, doyenne de la faculté.

Une évolution en matière de bien-être animal

Ces simulations permettent donc aux étudiants de s’exercer dans des conditions optimales, sans stress et sans peur de l’erreur. Elles ont aussi l’avantage de permettre à tous les étudiants de s’exercer aux gestes techniques. " Avec le nombre d’étudiants qu’on a ici, il est impossible de les former sur des animaux vivants, qu’il s’agisse des animaux de clients, ou des animaux dits ‘pédagogiques’qui sont ici à la faculté ", précise la doyenne.

Selon Tatiana Arts, cette clinique factice est aussi une avancée en matière de bien-être animal. " Il est beaucoup plus facile et admissible par les étudiants, les assistants et le grand public, que ce genre de geste soit posé, pour les premières fois du moins, sur un mannequin plutôt que sur un animal vivant."

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