Tout a commencé lors d'un voyage de recherche sur des tortues dans la forêt amazonienne mené par le biologiste évolutionnaire Gabriel Jorgewich-Cohen, a expliqué ce premier auteur de l'étude. "Quand je suis rentré chez moi, j'ai décidé d'enregistrer mes propres animaux" dont Homère, une tortue en sa possession depuis qu'il était enfant. Ayant découvert qu'ils exprimaient des sons vocaux, il a enregistré ceux d'autres espèces de tortues, en utilisant au besoin un hydrophone pour capter leurs vocalises dans l'eau.
"Toutes les espèces que j'ai enregistrées produisaient des sons (...) et nous nous sommes demandé combien d'autres animaux réputés muets produisaient des sons", poursuit Gabriel Jorgewich-Cohen, chercheur à l'Université de Zurich.
L'étude publiée dans Nature Communications recense cinquante espèces de tortues ainsi que celles de trois "animaux très étranges" réputés muets, dont le "lungfish" (une sorte de poisson appelé dipneuste en français, doté d'un poumon en plus de ses branchies) et les cécilies, des amphibiens ayant la forme de vers. L'équipe a même enregistré les sons d'une espèce rare de reptile trouvé uniquement en Nouvelle-Zélande, le Tuatara, seul survivant d'un ordre qui colonisa le globe.
Tous ces animaux produisent des sons vocaux : clic, pépiement ou son tonal, même au repos ou seulement quelques fois par jour.