Elles sont envahissantes, bruyantes et même polluantes: Avec leur robe brune, leur cou noir surmonté d'un col blanc, les bernaches pullulent dans les étangs de nos parcs et aux abords de nos cours d'eau. Ces oies originaires du Canada, on en dénombre entre 5 et 6000 en Wallonie, un chiffre en constante augmentation depuis une trentaine d'années. Elles sont omniprésentes sur l'Ourthe, l'Amblève, la Vesdre et dans des étangs comme ceux de la Boverie à Liège.
"Les bernaches convoitent les sites de nidification et la nourriture des autres oiseaux, qui sont parfois chassés de leur territoire", souligne Antoine Derouaux, ornithologue chez Natagora. "Par ailleurs, les bernaches mangent et broutent beaucoup d'herbe et pour les agriculteurs, ça pose des problèmes de rendement. Dans les parcs comme ici à la Boverie, ce sont surtout les fientes qui posent problème: elles salissent les pelouses où les promeneurs aiment s'installer quand il fait beau. Et si les excréments tombent dans l'étang, cela provoque une pollution organique qui dégrade la qualité d'eau pour les poissons et les insectes".
Avec plus ou moins de succès, la Région wallonne et certaines communes tentent tout de même de limiter la prolifération des bernaches du Canada. A Esneux et à Liège, des opérations de capture et d'euthanasie ont été menées il y a quelques années. Autre technique toujours employée en Cité ardente pour éviter un nouveau "baby-boom": la neutralisation des oeufs, en perçant un trou dans la coquille. L'an dernier, 200 oeufs ont ainsi été neutralisés, sur dix sites différents.