Qu’est-ce qui a le plus de valeur, l’œuvre d’art physique ou numérique ? Damien Hirst présente à partir de vendredi à Londres sa première exposition avec des NFT, ces reproductions numériques qui bousculent le marché de l’art, pendant laquelle le Britannique va brûler ses propres peintures.
Dans la galerie de Damien Hirst, dans le sud de Londres, des panneaux montrent sur plus de 5 mètres de haut 10.000 peintures de l’artiste de 57 ans sur des feuilles A4. Des points multicolores à perte de vue. Et au verso des feuilles, le titre de l’œuvre : des phrases manuscrites tirées des chansons préférées de l’artiste. "Dead bird" (Oiseau mort), "I can see it now" (Je peux le voir maintenant), "Spending as a millionnaire" (Dépenser comme un millionnaire), etc. A l’étage de la galerie, six cheminées n’attendent que d’être utilisées.
Les œuvres datent de 2016, mais c’est deux ans plus tard que le projet "The Currency" (la monnaie) a commencé à prendre sa forme actuelle. Damien Hirst, l’un des artistes les plus cotés au monde, a alors conçu son premier projet NFT.
Acronyme de l’anglais "Non-Fungible Token", le NFT est un "jeton non fongible", c’est-à-dire non substituable et donc unique. Concrètement, il s’agit d’un certificat d’authenticité numérique en théorie infalsifiable, inscrit dans une "blockchain" (une chaîne de blocs), tout comme les cryptomonnaies. Les NFT percent depuis plusieurs années dans le monde de l’art.