Dans la cuisine, vêtus de tabliers noirs portant le nom du restaurant, Refusion, en grandes lettres oranges, ils préparent des spécialités de leurs pays respectifs : moussaka syrienne, kafta soudanais et tequeños vénézuéliens.
Venus en Espagne pour des motifs différents (Hala pour le conflit en Syrie, Alex pour sa condition de transsexuel et Yoli en raison de la crise au Venezuela) ils ont trouvé dans ce restaurant un emploi fixe.
"Je suis une femme trans, noire, réfugiée, c’est difficile de trouver du travail, je vendais des falafels dans la rue pour survivre", raconte Alex Medina, cheveux tressés, né Ahmed Mohamed au Soudan il y a 24 ans.
Dans l’établissement situé à Valdeacederas, un quartier du nord-ouest de Madrid où vivent beaucoup d’immigrés, "je suis heureuse, à l’aise, je travaille, je m’habille comme je veux et je prépare mes plats avec amour", dit Alex, qui a appris à cuisiner avec sa mère à Khartoum mais a dû quitter son pays il y a trois ans par crainte pour sa vie en raison de sa condition de transsexuel.