Dans le hall de l'hôpital San Carlo, une douzaine de clichés sont présentés: radiographies d'un nez et d'un poignet cassés, d'un doigt déboîté, d'un tibia et d'une côte fracturés...
Organisée à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence contre les femmes ce lundi, l'exposition, à la fois pudique et violente, dénonce les sévices domestiques endurés par des victimes qui ont passé la porte de l'établissement, cherchant de l'aide. C'est la chirurgienne Maria Grazia Vantadori qui a eu l'idée de présenter ainsi une réalité qu'elle a vécue au cours de près de trois décennies de pratique.
Bien que des femmes arrivent aux urgences ensanglantées, parfois coupées ou le visage brûlé à l'acide, la praticienne a opté pour les images plus "stériles" des rayons X, estimant qu'elles sont encore plus fortes.
"Je voulais apporter mon expérience dans ce domaine mais je ne voulais pas que ce soit sanglant, juste montrer quelque chose de vrai, de réel", a déclaré Mme Vantadori. "L'avantage des rayons X, c'est qu'avec eux, nous sommes plus ou moins tous les mêmes. Nos os sont identiques et chacune d'elles peut être n'importe quelle femme", explique-t-elle.