En Belgique, tant du côté du CD&V que chez les Engagés ou même au CSP germanophone, les trois partis belges membres du PPE, on se bouche un peu le nez. En Allemagne, c’est la CSU, la famille politique de Manfred Weber qui rue dans les brancards. Ce soutien du PPE à la coalition victorieuse en Italie… C’est une erreur stratégique grave. Ein schwerer strategischer Fehler. Par contre, en Europe centrale et orientale, cette ligne dure passe beaucoup plus facilement. Le débat en interne est vif. Alors pour l’instant, Manfred Weber cherche à calmer le jeu. Selon lui, le soutien du PPE c’est la garantie que ces coalitions ultraconservatrices resteront bien ancrées dans l’Union européenne. C’est le même argument qui avait été utilisé pour justifier la présence du Fidesz hongrois dans ses rangs quand le parti de Victor Orban virait dans l’illibéralisme. Sauf que cette stratégie d’infléchissement européen n’a jamais fonctionné. Au contraire, elle participe à la banalisation d’idées très conservatrices. Et en cadeau Bonux, elle offre une légitimité démocratique à des partis d’extrême droite.
C’est pour cela que le vieux parti de centre droit européen part à la dérive. C’est dangereux parce qu’en politique, comme dans la tectonique des plaques, les mouvements sont lents, très lents mais bien réels. A glisser trop à droite, le continent PPE pourrait bien finir par se faire engloutir.