Patrimoine

A Pompéi, une exposition retrace la (complexe) sexualité des Romains

L'exposition "Arte e Sensualità Nella Case Di Pompei" rassemble près de 70 reliques dont des fresques, des sculptures en marbre et des médaillons.

© Photographie Courtesy of Pompeii

Faute de témoignages autobiographiques, les historiens se tournent vers les fresques et autres objets archéologiques découverts à Pompéi pour connaître les mœurs des Romains. Une nouvelle exposition au musée archéologique de Pompéi offre un panorama de la vie sexuelle des habitants de la ville antique.

Le sexe était omniprésent à Pompéi. Rares étaient les demeures et les bâtiments publics qui n'étaient pas décorés avec des peintures et fresques pornographiques. Cet art érotique n'était pas ressenti comme obscène ou scandaleux, comme l'affirment les curateurs de "Arte e Sensualità Nella Case Di Pompei".

Cette exposition rassemble près de 70 reliques dont des fresques, des sculptures en marbre et des médaillons. La plupart ont été découvertes sur le site archéologique lors de récentes fouilles. C'est le cas de deux médaillons décorés de satyres et de nymphes, qui ornaient autrefois un char de cérémonie. Cette voiture à quatre roues a été retrouvée l'année dernière à Civita Giuliana, un quartier situé à quelques centaines de mètres au nord du parc archéologique de Pompéi.

Les visiteurs de "Arte e Sensualità Nella Case Di Pompei" peuvent aussi admirer une peinture murale, découverte en 2018 sur le site archéologique. Elle représente Priapus, le dieu de la fertilité, pesant son pénis sur une balance. Une autre fresque érotique, déterrée l'année suivante, montre la princesse de Sparte, Léda, s'accouplant avec un Zeus métamorphosé en cygne. 

Une abondance d'images sexuelles

Selon Gabriel Zuchtriegel, directeur du parc archéologique de Pompéi, les Romains entretenaient un rapport au corps et à la sexualité moins prude qu'aujourd'hui. "Évidemment, les maisons des riches avaient plus de peintures, mais [les images érotiques] étaient vraiment très courantes à Pompéi", a-t-il expliqué au Guardian. "Cela avait beaucoup à voir avec la façon dont les Romains utilisaient la culture grecque comme code culturel, car une grande partie de l'art reflète le mythe grec et les histoires tirées des traditions grecques".

Dans cet esprit, les visiteurs de l'exposition sont invités à parcourir le site archéologique de Pompéi, munis d'une application, pour admirer les fresques lascives de certaines demeures de la via del Vesuvio. Comme l'ont souligné les historiens, ces scènes érotiques trônaient partout et à la vue de tous, y compris celle des femmes et des enfants. Les Romains considéraient le sexe comme un plaisir sacré, ce qui explique l'abondance des images lestes dans la ville et la maison. 

Toutefois, ils n'étaient pas dénués de tabous. Ils reposaient surtout sur les hiérarchies sociales, et certaines pratiques sexuelles comme la fellation, la sodomie et le cunnilingus étaient réservés aux prostitués et esclaves des deux genres. Une sexualité complexe, et moins libérée qu'il n'y paraît, que l'on peut découvrir jusqu'au 15 janvier 2023 au parc archéologique de Pompéi.

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