Cette réforme annoncée de la quotité exemptée d’impôts ne profiterait pas à tout le monde de la même manière. C’est en tout cas ce qu’estime l’économiste Philippe Defeyt, ancien secrétaire fédéral d’Ecolo et ancien président du CPAS de Namur. Pour lui, les plus bas revenus ne verraient pas la couleur de cette réforme fiscale. Il donne ainsi l’exemple d’une mère isolée, avec deux enfants et un travail à temps partiel, par exemple un 3/5e temps dans les titres-services et qui gagnerait 1500 euros brut. Actuellement, "elle ne paye pas de précompte", explique Philippe Defeyt. Et donc pour elle, augmenter la quotité exemptée d’impôt ne rapportera rien de plus. "Vous pouvez faire tout ce que vous voulez, elle ne gagne rien à la réforme fiscale", ajoute Philippe Defeyt.
Les statistiques récentes ne permettent pas de savoir combien de personnes ne seraient ainsi pas concernées par le volet "quotité exemptée d’impôt" de la réforme fiscale proposée par le ministre.
A partir de quel niveau de salaire pourrait-on prétendre à ces 835 euros d’impôts en moins par an ? "On va prendre le salaire minimum qui est de 2100 euros pour un temps plein", explique Philippe Defeyt. Une telle personne, avec deux enfants, "paye 9 euros de précompte par mois", ajoute-t-il. "Elle gagnera un peu à la réforme, mais beaucoup moins qu’un autre travailleur", ajoute-t-il. Et d’ajouter : "c’est une réforme fiscale pour les classes moyennes" car "la modification de la tranche d’impôt vise des travailleurs qui ont déjà un salaire correct et pas ceux qui ont des petits salaires".