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À quoi est rattaché le sentiment d'identité des Flamands ?

Par L'oeil sur la Flandre via

Les Flamands se sentent-ils plus Flamands que Belges? Et quelles sont leurs positions au sujet de l’immigration? Une grande enquête publiée par la VRT et De Standaard tente d’y voir un peu plus clair.

Cette enquête s’intitule ‘De Stemming’, elle est menée chaque année par la VUB et l’Université d’Anvers auprès de 2.000 citoyens avec pour but de déterminer ce que les Flamands pensent et ce qui les préoccupe. Différents thèmes d’actualité sont abordés, comme l’économie, le changement climatique, ou encore la guerre en Ukraine. Le sentiment d’identité est également passé à la loupe. Et on apprend ainsi que ce concept a évolué ces dernières années. Les Flamands sont aujourd'hui plus nombreux qu’avant à se sentir tout autant Flamand que Belge. Depuis 2007, ceux qui se sentent uniquement Belges ont par ailleurs diminué de moitié. L’identité flamande gagne donc clairement du terrain.

Les Flamands et l’immigration

Tout d’abord que trois quarts des habitants du nord du pays sont favorables à une politique d’assimilation. Pour eux, les personnes qui arrivent de l’étranger doivent adopter au maximum les habitudes et la culture flamande. Et ce qui est frappant, c’est que cet avis est également partagé par une majorité d’électeurs de gauche, qu’ils soient du Vooruit, de Groen, ou même du PTB. La majorité des répondants est également en faveur d’une politique migratoire plus sévère, et d’une procédure plus stricte pour obtenir la nationalité belge.

La nationalité est une chose, pouvoir affirmer qu’on est Belge ou Flamand en est une autre

Pour être (sic.) " un vrai Flamand ", il faut avant tout savoir parler le néerlandais, un critère considéré comme crucial pour 81% des sondés. Ils sont presque autant à estimer qu’il est essentiel de respecter les institutions politiques et les lois. Les électeurs du Vlaams Belang vont - sans grande surprise - encore plus loin puisque pour 73% d’entre eux, il faut être né en Belgique pour pouvoir dire qu’on est vraiment Belge ou Flamand. Un avis que partagent 55% des répondants, ce qui voudrait dire qu’aux yeux de plus de la moitié de la population du nord du pays, une personne arrivée de l’étranger ne pourra jamais s’affirmer comme Belge ou Flamande, quels que soient les efforts qu’elle entreprend pour s’intégrer.

Comment les Flamands envisagent-ils l’accueil des réfugiés ukrainiens ?

Pour ce qui des réfugiés dans leur globalité (c’est-à-dire quelle que soit leur origine) seuls 30% des sondés veulent bien en accueillir davantage. Sept sur dix sont toutefois clairement favorables à l’accueil de réfugiés ukrainiens, même s’ils sont beaucoup moins nombreux à être prêts à en accueillir chez eux à la maison. On notera aussi qu’aux yeux des personnes interrogées, un réfugié n’est clairement pas l’autre, même pour les électeurs de gauche qui - pour la majorité d’entre eux - accueilleraient plus volontiers un réfugié ukrainien que syrien. Et puis l’enquête a aussi voulu tester les connaissances des Flamands concernant la réalité du terrain. Et il s’avère que 57% d’entre eux pensent que le nombre de demandes d’asile acceptées a augmenté ces dernières années, alors que ce n’est pas le cas. 78% des électeurs du Vlaams Belang en sont malgré tout persuadés.

Le Vlaams Belang serait toujours en tête au nord du pays

Le parti d’extrême droite arrive encore et toujours en tête avec près de 23% des intentions de vote, juste devant la N-VA. Le journal De Standaard a, dès lors, tenté de mieux comprendre ce qui détermine et ce qui motive les électeurs du Vlaams Belang, des électeurs qui sont d’ailleurs les plus fidèles à leur parti. Et c’est principalement par leur négativité que ces derniers se démarquent des autres électeurs flamands, que ce soit envers les différents niveaux de pouvoir, envers le système ou encore envers les responsables politiques qu’ils considèrent souvent comme des profiteurs. Plus de la moitié d’entre eux estime d’ailleurs que la démocratie est aujourd’hui en danger. Pour ce qui est de leurs priorités, elles restent principalement axées sur la migration et la criminalité qui sont, comme on le sait, les sujets de prédilection du Vlaams Belang. Il ne faudra donc pas s’étonner si c’est sur ces thèmes là que la N-VA reviendra à la charge d’ici 2024 pour tenter de reprendre le dessus.

 

 

 

 

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