"Je ne sais pas vraiment comment on danse mais je m'amuse, je m'en moque", dit Christine Chong, atteinte à 54 ans de démence précoce. Un autre résident, Goh Kian Ho, 63 ans, chante avec enthousiasme en tapant des mains et des pieds en rythme, à l'écoute d'un morceau en hokkien, une langue du sud-est de la Chine. "Nous pouvons jouer, nous pouvons chanter, c'est très bien", dit-il.
Quand le groupe commence à se fatiguer de ce joyeux boogie-woogie, le DJ ralentit le rythme avec un classique de la chanteuse taïwanaise Teresa Teng datant des années 1970, "The Moon Represents My Heart". Un membre du personnel encourage les résidents à lever les mains et à se balancer pendant qu'ils écoutent, émus, cette ballade romantique.
Singapour, comme de nombreux pays d'Asie, est confronté à un vieillissement de sa population et à une augmentation des cas de démence. Le ministère de la Santé de Singapour estime que 86.000 personnes (un dixième des personnes âgées de 60 ans et plus) souffrent de ces troubles. Et ce nombre devrait atteindre 152.000 en 2030.
Des études scientifiques montrent que la thérapie musicale peut être utile pour les personnes atteintes de certains de ces troubles comme la maladie d'Alzheimer, qui commence par des pertes de mémoire et peut déboucher sur des difficultés à s'exprimer ou cognitives.