La 8e édition du Concours International de Harpe Félix Godefroid s'est tenue du jeudi 7 avril au dimanche 10 avril 2022.
Une compétition publique, créée en 1997, année du centenaire de la mort du compositeur d’origine belge. Elle a été accueillie cette année par le Conservatoire de Tournai.
Le palmarès de cette édition 2022 est à découvrir au bas de notre article.
Depuis 1997, le Concours Godefroid met en valeur tous les trois ans le répertoire de la harpe et de ses compositeurs belges à travers un concours international de harpe. Créé par l’ASBL "Les Amis de la Harpe Mosane" sous l’impulsion de la professeure et harpiste Yvette Colignon pour le centenaire de la mort du harpiste et compositeur Félix Godefroid (1818-1897), le concours réunit cette année près de 85 candidats. De nos jours, son organisation est entre les mains de la même asbl et d’une équipe composée des harpistes et professeures Sophie Hallynck, Heleen Vandeputte, Aurore Graillet ainsi que Jehanne Piret.
Le Concours est divisé en quatre catégories : "Espoir", "Jeune Talent", "Excellence" ou encore "Soliste". Deux jurys distincts composés de quatre personnes seront chargés d’évaluer les candidats, le nombre d’inscrits ayant dépassé celui des années précédentes, certainement à cause du report de l’édition causé par la crise sanitaire du covid. Parmi les membres du jury, le harpiste français Sylvain Blassel mais aussi la harpiste belge Anneleen Lenaerts, harpiste soliste à l’Orchestre philharmonique de Vienne et premier prix du Concours Godefroid dans la catégorie "Débutants" en 1997.
Après trois jours d’écoute des candidats, les solistes qui auront été présélectionnés présenteront le dimanche 10 avril un programme d’une durée maximum de 28 minutes, reprenant chacun une pièce de Félix Godefroid mais également Danse sacrée et Danse profane de Claude Debussy, accompagné par l’Orchestre de la Chapelle musicale de Tournai.
Les imposés, retour sur les grands harpistes belges
Parmi les morceaux imposés dans chaque catégorie, on retrouve évidemment des œuvres de Félix Godefroid comme La Mélancolie, opus 23, ou encore des œuvres de François-Joseph Dizi (1780-1840). Dizi est un harpiste d’origine belge, né à Namur et décédé à Paris. Si sa famille est tournée vers la musique, son père étant professeur de violon, c’est en autodidacte qu’il apprend la harpe. Il est l’auteur d’études pour la harpe qui sont encore très appréciées pour leur technicité et sa vie, remplie d’aventures le menant de Londres à Paris, est également constituée de rencontres fortes, comme celle avec Camille Pleyel (1788-1855) avec qui il s’intéressera à la facture de harpe à pédales à double mouvement, mais aussi Sébastien Erard (1752-1831), l’un des précurseurs de ce système révolutionnaire de harpe. Il est aussi ami avec Chopin (1810-1849) avec qui il effectua des voyages jusqu’en Belgique. Dizi donnera également cours aux princesses de la famille royale française.
Le harpiste et pédagogue belge – dont deux morceaux sont parmi les imposés – Alphonse Hasselmans (1845-1912) est également très intéressant. Si sa carrière débute en Belgique à l’Orchestre du Théâtre Royal de la Monnaie, c’est à Paris que Hasselmans sera le plus reconnu. Professeur de harpe au Conservatoire de Paris de 1884 à 1912, il sera le professeur de grands noms de la musique ainsi que du monde de la harpe comme Lily Laskine, Henriette Renié, Carlos Salzedo, Marcel Tournier, Marcel Grandjany ou encore Lili Boulanger.