Dans une semaine, l’Italie sera appelée aux urnes. Ces élections pourraient marquer un tournant dans l’histoire politique du pays. Pour la première fois depuis la naissance de la République en 1948, un parti d’extrême droite pourrait devenir la première formation politique du pays.
A Pistoia, petite ville de nonante mille âmes, le marché est encore une institution. C’est le rendez-vous hebdomadaire pour beaucoup d’habitants de cette province située au nord de Florence. L’occasion aussi pour les militants du Parti démocrate de tenter d’inverser la vapeur, et de convaincre les électeurs de voter pour la gauche.
Antonella Cotti est une élue locale, à chaque passant, elle tend un tract électoral et récite son petit discours. "C’est un moment important pour notre démocratie" dit-elle à une femme qui semble intéressée, "Je ne veux pas dire que Giorgia Meloni est une fasciste, mais je pense que Giorgia Meloni transmet des principes et des pensées qui contrastent avec notre société inclusive, sans oublier le rôle réducteur qu’elle veut donner aux femmes."
Les gens maintenant votent avec leurs tripes, pour celui qui hurle le plus et qui parle à coups de slogans.
La gauche fait campagne sur la défense des valeurs démocratiques et la protection des droits civils. "Nous sommes dans une phase où la désaffection envers la politique est très importante, les gens maintenant votent avec leurs tripes, pour celui qui hurle le plus et qui parle à coups de slogans" admet Antonella. "Nous sommes souvent accusés d’être le parti des bourgeois et des intellectuels, ceux qui vivent dans les centres historiques des villes, alors que les habitants des périphéries se sont tournés vers la droite, ou mieux, nous ceux de la gauche, avons abandonné les périphéries !"
Le bastion de la gauche
Comme toute la Toscane, Pistoia a toujours voté à gauche depuis la fin du fascisme. Mais dernièrement, la ville a élu un maire d’extrême droite. Et les habitants pensent que cette fois aussi la droite pourrait l’emporter dans leur province.
"Ce sera une lutte serrée, au dernier bulletin, mais on peut le dire, pour les gens, les ouvriers, les employés, les pensionnés, rien n’a été fait pour eux", dit cet homme venu acheter des fruits. "Cela suffit d’aider toutes les personnes qui viennent en Italie. Moi je ne veux pas passer pour un raciste mais tous ceux qui arrivent ici, on leur donne tout, alors que nous, les Italiens, on doit faire des sacrifices", dit un autre.