En 1996, lorsque le 1er Wing de chasse de la Force aérienne belge est dissous, c’est sans doute l’une des plus glorieuses pages de notre histoire militaire qui se tourne. Etabli à Beauvechain aux lendemains de la seconde Guerre mondiale, le 1er Wing était le pivot de la défense aérienne du territoire.
En Belgique, l’aviation est une vieille affaire. Commencé timidement avant la première Guerre mondiale, son développement prendra une importance affirmée durant ce conflit où de nombreux " as " belges révéleront l’étendue de leurs talents. Durant l’entre deux guerres, c’est plutôt l’aviation civile qui allait s’épanouir avec, très tôt, des lignes régulières vers les capitales européennes.
Ensuite, c’est le rêve de relier la Belgique à l’Afrique centrale qui va mobiliser d’anciens pilotes militaires pendant des années. Après bien des tentatives, ce n’est qu’en 1935 que la première liaison régulière Bruxelles-Léopoldville sera opérationnelle. C’est également cette année-là que l’Aéronautique militaire (appellation, à l’époque, de l’aviation militaire belge) aménage une piste sommaire aux abords du petit village de Beauvechain, dans le Brabant wallon.
Ce genre de terrain, en herbe, sans installations en dur à l’exception d’une ferme préexistante, était destiné à disperser les appareils en cas de conflit. D’autres verront le jour un peu partout dans le pays au même moment. Il est vrai que la menace d’une nouvelle guerre s’amplifie de mois en mois depuis l’arrivée au pouvoir en Allemagne d’un certain Adolf Hitler. L’Aéronautique militaire cherche alors à se rééquiper avec des appareils de dernière génération ; ce qu’elle n’arrivera à faire que très partiellement.