Outside

A voir en famille: Outside au Wiels, un artiste qui explore les marges

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Par Caroline Veyt via

Direction , le Wiel’s, ce magnifique centre d’art contemporain établi sur le site de l’ancienne brasserie Wielemans-Ceuppens à Forest. C’est un lieu qui a été conçu comme un laboratoire pour la création & la diffusion de l’art contemporain.

Et c’est vrai qu’à côté de ses 1800m2 consacrés aux expositions. Il y a une librairie, un cinéma et des ateliers individuels d’artistes en résidence. Un endroit foisonnant qui s’attache aussi à accueillir un jeune public, non seulement pour visiter les expos -gratuites jusqu’à 18ans, c’est plutôt sympa- mais aussi en proposant aux jeunes de participer à de nombreux ateliers & visites adaptées à leur regard.

On vous propose de découvrir un jeune artiste flamand qui y expose en ce moment. Il s’appelle Kasper Bosmans.  

Il adore raconter des histoires, et à travers ses œuvres, ses expositions, il se plaît à faire des liens entre la grande Histoire et son histoire personnelle. Lui, appartient à la communauté queer, il s’est toujours senti mis en marge de la société. Et ce sont précisément les marges qui l’intéressent & qu’il explore.

L’expo s’intitule Husbandry

Ce terme a plusieurs significations. Husbandry évoque aussi bien l’agriculture, l’élevage que le fait de bien tenir son ménage. On est donc autant à l’échelle sociétale qu’à l’échelle privée. Un terme, un thème qui englobe une déclinaison d’œuvres très différentes les unes des autres !

Quand vous entrez, vous tombez nez-à-nez avec une fresque intitulée Berserk : vous y croiserez une peau d’ours (dessinée), des chevaux, un hérisson et des légendes ; ces légendes sont de petits tableaux en bois, colorés et faussement explicatifs. Un visuel qui plaira aux enfants, qui seront d’ailleurs invités à dessiner & à bricoler grâce au petit livret qui les attend à l’entrée de la salle.

 

Juste à côté, des plaques émaillées et colorées attireront votre regard. Ce sont des portraits ; sur chaque plaque, un fond coloré et des petits pois ou des points. Rien qui ressemble à un portrait a priori. Mais en réalité, ces petits pois sont bien liés aux amis évoqués. Parce qu’ils sont une représentation des trous des passoires de ses amis. Il a demandé à chacun d’eux de compter et mesurer les trous de sa passoire ; il les a ensuite reproduits. Chaque plaque & donc chacun de ces portraits loufoques est différent & est lié à une personne en particulier.

Un peu plus loin, une œuvre faite avec du sable de Lommel, sa ville d’origine ou encore cet étrange Boy Butter ; évocation du trafic de beurre qui avait lieu entre la Hollande et le Limbourg en raison de la taxe sur le beurre en Belgique et allusion à des pratiques homosexuelles.

Il y a toujours plusieurs niveaux de lecture, le tout sous une forme séduisante, amenée notamment par l’utilisation des couleurs, la représentation d’animaux.

Les enfants s’y retrouveront autant que les adultes. Des carnets d’activités sont à l’entrée de l’expo. Ils contiennent notamment un joli masque de loup. Mais aussi aux podcasts kets, pour les kets. Certains d’entre eux, des enfants entre 7 & 12 ans, ont rencontré Kasper Bosmans et lui ont posé des questions.

Leurs interviews sont en ligne sur le site du Wiels et il y a maintenant un code QR spécial à côté de chaque œuvre que les enfants peuvent écouter aussi en visitant l’expo.

 

La façon dont travaille Kasper Bosmans

Kasper Bosmans va en permanence à la rencontre d’artisans pour instaurer un dialogue et évoluer.

Par exemple, il a entamé il y a quelques années déjà une collaboration avec l’Emaillerie belge, qui est une entreprise qui se trouve à Forest et qui a été fondée il y a presque 1 siècle, en 1923. Au départ, ils émaillaient des petits objets pour la maison et ils se sont rapidement lancés dans les panneaux publicitaires -petits ou grands, d’ailleurs.

Et comme on ne fait plus trop de panneaux publicitaires en émail aujourd’hui, il leur reste des plaques d’acier de différentes tailles que Kasper Bosmans se plaît à récupérer. 1, c’est de la recup, une démarche écologique et 2, ce sont des objets qui ont déjà une histoire et sur lesquels il vient en greffer une autre.

Il collabore, il se forme à d’autres techniques et évolue avec les artisans auxquels il propose aussi un nouveau terrain d’exploration.

Bref, allez voir Kasper Bosmans au Wiels, l’expo se tient jusqu’au 14 août.

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