C'est une audition qui date du 26 août 2016 mais dont le contenu a été révélé ce dimanche par les médias français. Un procès-verbal d'une vingtaine de pages où Mohamed Abrini confirme aux enquêteurs un certain nombre de choses qu'ils savent déjà.
Il ressort ainsi de ses réponses que les attentats du 22 mars à Bruxelles étaient bien un plan B. L'objectif de la cellule était de retourner en France et de frapper pendant l'Euro de football. C'est l'arrestation de Salah Abdeslam qui a contraint le reste du groupe à agir dans la précipitation en frappant Bruxelles.
Aux détours d'une réponse, Abrini donne une précision supplémentaire. L'une des idées était de perpétrer un attentat à la voiture piégée glisse-t-il. "J'avais entendu que c'était le projet, une voiture ou un camion bourré d'explosifs, comme sur les vidéos vues en Syrie, le gens qui prennent un camion". Mohammed Abrini ne donne pas plus de détails. Selon ses dires il n'était pas l'instigateur des attentats. Il affirme d'ailleurs lors de cette audition que lui et Salah Abdeslam étaient contre les attentats, mais qu'une fois à l'intérieur de la cellule ils se sont retrouvés sous pression "on nous disait qu'il valait mieux travailler avec eux, et qu'il ne fallait pas nous rendre".
L'attaque à la voiture piégée fait partie des techniques courantes utilisées par l'organisation terroriste Etat Islamique en Syrie ou en Irak. Europol, l'office central des polices européennes avait d'ailleurs diffusé une note précisant que les terroristes étaient susceptibles d'opter pour ce type d'attaque aussi sur le sol européen. Un mode opératoire utilisé il y a une semaine sur les Champs-Elysées à Paris lorsqu'un terroriste avait foncé sur un camion de police.