Belgique

Accord belge pour la COP26 : pour Philippe Henry, confiant, "il est encore possible la semaine prochaine"

Philippe Henry, le ministre wallon du Climat, était l’invité de Matin Première ce matin alors que se déroule la COP26 à Glasgow, en Ecosse.

© BELGA/RTBF

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Par Kevin Dero et la Première

Le Ministre du Climat, de l’Énergie, des Infrastructures et de la Mobilité de la Wallonie était l’invité de Matin Première. Au micro de Danielle Welter et de Pascal Claude, le président de la commission nationale du Climat a fait le point sur le dossier belge, notamment. Le ministre écolo est en effet en charge pour le moment de sceller l’accord qui doit répartir l’effort des différentes politiques climatiques entre les niveaux de pouvoir du pays, afin de le présenter à la COP26.


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Accord en vue ?

Va-t-on réussir à en conclure un ? Pour Philippe Henry, qui se montre optimiste, celui-ci est " encore possible la semaine prochaine ". Même s’il nuance que ce " n’est pas garanti à ce stade-ci ", l’accord serait donc possible avant la fin de la COP. "On y travaille", précise-t-il. "Ce qui compte c’est d’avoir un bon accord. Nous ne sommes pas en retard par rapport au niveau européen. Celui-ci est encore au niveau de la finalisation et de précision. Mais le plus tôt sera le mieux".


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Et le ministre wallon de se réjouir de la position flamande : " le gouvernement flamand se réunit encore aujourd’hui, après avoir pris la semaine dernière plusieurs mesures-phares. C’est une très bonne chose. Si on parvient à rapprocher les objectifs, les engagements des uns et des autres, ce sera beaucoup plus facile d’avoir un accord belge ". Il précise que les différents ministres du climat et de l’Energie se reverront demain.

Ce qui compte c’est d’avoir un bon accord

Et le ministre wallon de se réjouir de la position flamande : " le gouvernement flamand se réunit encore aujourd’hui, après avoir pris la semaine dernière plusieurs mesures-phares. C’est une très bonne chose. Si on parvient à rapprocher les objectifs, les engagements des uns et des autres, ce sera beaucoup plus facile d’avoir un accord belge ". Il précise que les différents ministres du climat et de l’Energie se reverront demain.

Un bonnet d’âne pour la Belgique ?

Parce que ce qui nous pend au nez s’il n’y a pas d’accord intra-belge, c’est de recevoir encore le " bonnet d’âne " des milieux des ONG et d’autres instances dans le cadre de cette COP, comme en 2015… Ce à quoi l’écologiste répond que les ambitions wallonnes pour la réduction des gaz à effet de serre sont en ligne (et même plus) de l’objectif européen, que le fédéral aussi. " Il est important de répartir ces engagements en interne de la Belgique. De toute façon, cela s’imposera à nous au niveau européen. Le coût de l’inaction est plus important que le coût de l’action ".

Et Philippe Henry d’enjoindre les uns et les autres de " prendre des mesures fortes " que l’on pourra étaler dans la durée (2030-2050…).

Le coût de l’inaction est plus important que le coût de l’action

Ambition à l’échelle mondiale

A propos de cette COP, qui a lieu en ce moment, justement, qu’en pense-t-il ?

Le ministre se réjouit des annonces sur la fin du charbon, sur la déforestation, sur le secteur de la finance, diminution du méthane… Et souhaite que cela puisse aboutir à un accord ambitieux à l’échelle mondiale. " Un accord post – COP de 2015 (Paris), de rehaussement des engagements de tous les pays du monde. Mais ce ne sera pas simple, cela reste des négociations très complexes " tempère-t-il.


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Une sortie du nucléaire en 2025

Pour Philippe Henry, c’est toujours oui. " Comme décidé en 2003 ". Après des atermoiements, selon lui, avec la mise en place du nouveau gouvernement fédéral, une " décision tout à fait claire a été établie, un calendrier, un timing. On est exactement dans ce calendrier-là".

Le MR, lui, parle de décision irréaliste et voudrait maintenir deux réacteurs. Philippe Henry répond qu’" il a du mal à s’y retrouver " avec les différentes prises de position des libéraux. " Nous, nous respectons les accords " dit-il.

 Une décision tout à fait claire a été établie, un calendrier, un timing

Ce qui passera aussi par la construction de centrales au gaz pour des appoints en attendant la fin de la sortie complète des énergies fossiles…


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Et s’il y a des problèmes d’approvisionnement, le ministre vert ne se déclare néanmoins pas contre la prolongation du nucléaire : " si c’est nécessaire, comme c’est prévu dans l’accord de gouvernement ". Et celui-ci de plaider pour un choix clair et un investissement massif dans l’énergie renouvelable. Avec l’éolien offshore notamment (et les interconnexions d’énergies au niveau européen).

Extrait du JT du 31 octobre :

Les voitures neuves exclusivement électriques en Flandre en 2027

En Wallonie aussi ? Pour Philippe Henry, plus que l’électrification, c’est vers la réduction du parc automobile que nous devons tendre.

La priorité absolue : réduire l’usage de la voiture

" Pour cela, au niveau de la Wallonie, nous investissons massivement dans le déploiement des transports en commun et des pistes cyclables. On doit faire en sorte qu’on change notre mobilité " explique-t-il.


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Ce qui n’empêche pas une électrification des voitures. " Ce qui me réjouit c’est que le gouvernement flamand ait des engagements climatiques. Si des engagements forts du gouvernement flamand viennent compléter des engagements forts du gouvernement wallon (et fédéral) tout ça nous permet de consolider un accord intra-belge ". Celui-ci, rappelons-le, vise à une réduction de 55% des gaz à effet de serre en 2030.


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Dans le domaine, en Wallonie, on prévoit 12.000 bornes à l’horizon 2025. Le travail de localisation est en cours, selon lui. Et de rappeler, dans le cadre du domaine de l’énergie et du chauffage :" On doit aller vers une sortie des combustibles fossiles mais aussi avec mesures sociales qui permettront qu’on n’ait pas de ménages en difficulté. "

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