Récemment interviewé par Classic 21, en exclusivité pour nous, Brian Johnson est revenu notamment sur le titre "Thunderstruck", grand classique d’AC/DC présent sur l’album The Razors Edge en 1990.
La statue à Namur et Black in Black
C’est un Brian Johnson en très grande forme avec qui nous avons eu l’occasion de discuter. Nous sommes revenus, bien entendu, sur le projet de statue, statue qui a été pour rappel inaugurée à Namur dimanche dernier. Brian Johnson a évoqué avec nous le stress qui l’a accompagné lors de ce premier concert avec le groupe en juin 1980 à Namur, la réalisation de l’album Back in Black aux Bahamas quelques semaines plus tôt ainsi que notamment la grande influence qu’a eu sur lui le chanteur et pianiste Little Richard.
Son souvenir de ce premier concert Namur semble encore très clair dans ses souvenirs :
"C’était un dimanche, le 29 juin 1980… Et, dans cet endroit, il y avait un jeune garçon très nerveux qui était là et se demandait ce qui allait se passer… Allais-je me souvenir de toutes les paroles de ces titres que je venais juste d’apprendre ? Il faut se rappeler que Back in Black n’était pas encore sorti à ce moment-là. On revenait de l’enregistrement aux Bahamas et puis on s’était retrouvés à Londres pour quelques semaines et on s’est mis à répéter la plupart du répertoire du groupe. Evidemment, à l’époque, on n’avait pas ces écrans prompteurs qu’on utilise aujourd’hui et il fallait mémoriser toutes les paroles. Et ce soir-là, je me souviens d’avoir marché dans les loges, dans ce petit couloir qui menait à la scène. Il y avait cette petite porte sur le côté ou j’ai dû monter quelques marches pour arriver sur scène. Et je me souviens très bien être arrivé sur scène et Angus a débarqué, à la façon qu’a Angus de le faire, et le public s’est mis à rugir… Et un des roadies m’a fait une tape amicale sur l’épaule et m’a dit : ‘ça y est, tu y es’, et j’ai couru vers la scène et il y avait tous ces gens qui portaient ces grandes pancartes sur lesquelles on pouvait lire ‘repose en paix Bon’ou encore ‘on t’aime Bon’, mais tout au milieu de la salle j’en ai aperçu une autre sur laquelle il était écrit " Bienvenue Brian, bonne chance ! " Pour moi, ça représentait beaucoup ! Et ça, c’était le public de Namur ainsi que quelques autres fans qui venaient d’autres parties de l’Europe et c’est pour ça que ça restera toujours gravé dans mon cœur."
Brian Johnson a également discuté de l’écriture des paroles du titre Back in Black, une demande des frères Young qui souhaitaient rendre hommage à Bon Scott, disparu quelques mois plus tôt.
"Tout ce qu’avaient Malcom et Angus au départ était ce riff. Vous voyez ils avaient juste ça… (Brian chante) Il n’y avait pas encore de suite… Et Malcom est venu me trouver et m’a dit : 'Brian, on aimerait écrire un morceau hommage à Bon, mais on ne veut pas écrire ça comme un morceau hommage habituel, on ne veut pas que ça soit sirupeux, bête… parce que Bon aurait détesté cela. Ça doit être un morceau hard, ça ne doit pas être mauvais ou sale'. Alors j’ai chanté ceci 'Cat’s Eyes, Nine Lives, Abusin’every one of them and running wild'… et ils ont adoré cela parce que ça reflétait vraiment le style de vie que défendait Bon, il se marrait et faisait des blagues sur tout…"
"Thunderstruck" et les soldats ukrainiens
Revenant sur l’aspect rassembleur de ce morceau, devenu un des grands moments des prestations live d’AC/DC depuis sa sortie, il nous a précisé :
"C’est un titre qui est véritablement universel parce que tout le monde peut le chanter, c’est presque qu’un titre qu’une armée d’il y a seize cents ans aurait pu chanter… Et aujourd’hui les gars en Ukraine la chantent. Je viens juste de voir des images de quelque part près de Bakhmout où des soldats ukrainiens chantent 'Thunderrrrrr !!!' et je me suis juste dit 'allez, les gars', 'on est avec vous'."
"Thunderstruck" fait maintenant totalement partie de la culture populaire. En 2004, un film australien portant le même nom est sorti. Il s’agit d’une comédie mettant en scène 5 personnages se rendant à un concert d’AC/DC en 1991.
Le titre a été repris par de nombreux artistes internationaux. Il existe notamment une version instrumentale étonnante de ce titre signée par le duo de violoncelliste croate 2Cellos sortie en février 2014.