Emploi

Actiris demande aux artistes s’ils sont prêts à jouer dans des films porno, dénonce le PTB

Par Olivia Grisard avec Belga

Le PTB a demandé mercredi à Actiris de retirer une question adressée aux artistes chercheurs d’emploi et relative à leur disponibilité à jouer un rôle dans un film érotique ou pornographique.

Par la voix de sa cheffe de groupe au parlement bruxellois, Françoise De Smedt, le PTB estime "scandaleux" qu’une telle question figure dans le questionnaire adressé aux demandeurs d’emploi et se demande jusqu’où Actiris est prêt à aller pour activer les chercheurs d’emplois.

"Il s’agit d’un service public qui doit accompagner les demandeurs d’emploi vers des emplois décents. Ceux-ci n’ont pas à être confrontés à de telles questions, sans parler de l’embarras que cela doit susciter auprès des conseillers Actiris", a jugé la députée bruxelloise de la formation d’extrême gauche après vérification du témoignage d’Emilie, une diplômée en Art dramatique à qui le questionnaire décrié a été soumis. 

"J’ai écarquillé les yeux. Je n’ai pas parlé pendant quelques secondes et puis j’ai demandé si c’était sérieux. Je n’ai pas fait d’études pour marchander mon corps, mais j’ai fait des études pour raconter des histoires. Il y a une réelle confusion de nos métiers. Cela m’étonnerait grandement qu’on demande à un kinésithérapeute s’il est prêt à faire des massages érotiques", confie Emilie suite à son entretien chez Actiris.

Celle-ci se demande si cela signifie qu’il serait possible de pénaliser un artiste qui cherche un travail et qui n’accepterait pas de jouer dans un film pornographique, des pénalités étant, selon elle prévues en cas de refus ou d’absence de réponse à une offre d’emploi. Françoise De Smedt a également dénoncé "une banalisation de la marchandisation du corps, totalement inacceptable de la part d’un service public".

La question est commune aux trois organismes d’emploi en Belgique. Elle est spécifiquement dédiée aux acteurs ou actrices. Romain Adam, porte-parole d'Actiris affirme que les personnes sont libres de répondre non, et qu’il n’y a aucune sanction. "Ce n’est pas considéré comme un refus d’emploi. Cette activité n’est pas illégale en Belgique et nous devons donc savoir si nos chercheurs et chercheuses d’emploi désirent travailler dans ce domaine-là. Cela fait partie aussi de nos missions. Même si cette question peut paraître bizarre", explique-t-il.

Supprimer cette question du formulaire ne dépend pas d’Actiris, mais du politique. Le ministre bruxellois de L’emploi, Bernard Clerfayt, a déjà annoncé sur Twitter qu’il interpellera ses homologues wallons et flamands pour éventuellement la reformuler pour éviter de choquer les usagers des services publics.

Actiris demande aux artistes s'ils sont prêts à jouer dans des films porno

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