Economie

Aéronautique : Air Belgium conteste vigoureusement risquer la fin de ses activités d’ici la fin de l’année

Une photo d’illustration montre le logo de la nouvelle compagnie aérienne belge Air Belgium, lundi 30 janvier 2017, à Mont-Saint-Guibert.

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Par Belga, mise en ligne par K.D.

Air Belgium conteste vigoureusement risquer la fin de ses activités si elle ne trouve pas 10 millions d’euros d’ici la fin de l’année 2022. La compagnie aérienne belge est même en train de rechercher des fonds, et bien plus que cette somme, pour un projet d’investissement et d’extension majeur, a confié jeudi son CEO Niky Terzakis dans un entretien avec l’agence de presse Belga.

Selon certains médias, Air Belgium rechercherait d’urgence 10 millions d’euros pour faire face à la fin de l’année. Une "rumeur qui nous cause du tort", dénonce le patron de la compagnie, furieux contre les personnes à l’origine de ce qu’il estime être une fausse information.

Ces bruits ne sont pas lancés à la légère

"Cela fait cinq ans que l’on dit que l’entreprise est au bord de la faillite à chaque fois qu’elle recherche des fonds. C’est lassant et fatigant", regrette Niky Terzakis, qui déplore recevoir de nombreux coups de fil de clients et partenaires inquiets ces derniers jours. "Ces bruits ne sont pas lancés à la légère."

 

"L’art de l’autoflagellation"

"Bien sûr que nous pouvons poursuivre les activités en 2023", lance-t-il. "Nos actionnaires ne vont pas abandonner", ajoute-t-il, déplorant "l’art de l’autoflagellation en Wallonie".

Ces "rumeurs" interviennent, qui plus est, quelques jours après l’annonce par l’entreprise de l’adaptation de son programme de vols vers les îles antillaises à partir de cet hiver (suspension progressive et au moins pour la saison d’été des liaisons vers Punta Cana, Curaçao, Bonaire, la Martinique et la Guadeloupe).

Nos actionnaires ne vont pas abandonner

"C’est une réaction au marché, ce que toutes les compagnies font. Nous ajustons nos capacités face au marché et à la demande", justifie le CEO, rappelant aussi que le monde a changé avec la guerre et la crise du pouvoir d’achat. Les vols vers les Antilles ne sont en outre pas assez rentables, appuie-t-il.

Neuf avions

Cette évolution de l’offre cadre également dans un changement de stratégie pour les nouvelles routes que desservira bientôt la compagnie, développe-t-il. "Air Belgium vise des marchés plus grands, plus gros. Nous ne sommes pas une compagnie low-cost", insiste le patron.

Les finances sont tendues, voire très tendues

Pour permettre ce plan d’extension majeur, "qui ferait rentrer la compagnie dans une autre catégorie, tant au niveau passagers que cargo", il faut en effet beaucoup d’argent, et davantage que les 10 millions d’euros évoqués. Ce projet d’agrandissement fait l’objet de discussions depuis des mois et tous les actionnaires, privés comme publics, dont le fédéral (via la SFPI) et les véhicules d’investissement public wallons, sont impliqués, insiste Niky Terzakis. Ce n’est d’ailleurs pas qu’auprès de ces derniers que l’entreprise recherche des fonds.

Nous ne sommes pas une compagnie low-cost

"Oui, les finances sont tendues, voire très tendues", reconnaît le CEO d’une société qui n’est pas rentable actuellement. "Mais on s’en sort !"

Actuellement, Air Belgium dispose de 9 avions, d’un peu plus de 500 collaborateurs ("qui se tuent à la tâche pour satisfaire le client"), dont 170 pilotes. Trois avions-cargos viendront rejoindre la flotte dans les prochaines semaines et mois, alors que l’activité de fret va souffrir dans les prochains mois, prédit le patron.

Antilles françaises

Ce dernier réfute par ailleurs le mythe selon lequel Air Belgium, basée à Mont-Saint-Guibert (Brabant wallon), est "une compagnie utilisant de l’argent wallon pour voler en Flandre". Si le plan d’extension se concrétise, les futures destinations devraient toutefois être opérées principalement au départ de Brussels Airport. Même si la compagnie n’envisage pas que Bruxelles pour son développement, assure-t-il. Liège est dans le viseur pour les activités cargo. Quant à Charleroi, "aujourd’hui, pour des questions de marché, seules les Antilles françaises y ont leur place". Une partie importante de la clientèle provient en effet du nord de la France. D’autres destinations sont toutefois évoquées avec l’aéroport de Charleroi.

Niky Terzakis refuse de s’épancher davantage pour le moment sur les plans futurs et les destinations qui pourraient être ouvertes. Elles n’entreront en tous les cas pas en collision avec celles opérées par Brussels Airlines par exemple, a-t-il répété. Il relève cependant que plusieurs compagnies desservaient Bruxelles avant la crise du Covid et ne le font plus aujourd'hui . "Pourquoi ne pas aller sur ces marchés ?", glisse-t-il.

Pour illustrer le développement de son entreprise, il évoque les nombreux accords de partage de codes que la compagnie noue avec d’autres transporteurs. Le dernier en date ? Air Mauritius, qui permettra bientôt à un client de rejoindre Perth, en Australie, depuis Bruxelles via l’Île Maurice.

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