Affaire Chovanec : une nouvelle expertise montre que son décès serait dû à ses propres coups

Image de la caméra de surveillance de la cellule de Jozef Chovanec

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Par Belga

Une nouvelle expertise estime, dans l'"affaire Chovanec", que le ressortissant slovaque décédé en février 2018 a perdu la vie à cause des coups qu’il s’était lui-même infligés, et non à la suite des gestes des policiers qui l’avaient maîtrisé ou à ceux des secours qui lui avaient injecté un calmant. L’information est révélée samedi par RTL Info et confirmée par une source proche de l’enquête.

L’expertise collégiale et contradictoire, avec donc participation d’experts mandatés par la partie civile, conclut que le décès de Jozef Chovanec est dû à un œdème cérébral, lié selon toute vraisemblance aux coups qu’il s’est donnés en se frappant la tête contre les parois de sa cellule de l’aéroport de Charleroi.

L’homme était décédé quelques jours plus tard à l’hôpital.

L’hypothèse d’un étouffement écarté

En ce qui concerne l’intervention des policiers dans la cellule, dont les images vidéo avaient interpellé l’opinion publique par leur apparente violence, les experts écartent l’hypothèse d’un étouffement de Jozef Chovanec.

"Ni l’examen clinique d’admission à l’hôpital ni les constatations de l’autopsie n’ont permis de mettre en évidence des signes cliniques de manque d’oxygène. Nous n’avons pas constaté de traces traumatiques susceptibles de démontrer un manque d’oxygène", écrivent les experts, dans un extrait dévoilé par RTL.

En revanche, "le décès est à mettre en rapport avec un état de mort cérébrale causé par un œdème qui peut être relié de manière tout à fait plausible aux nombreux et violents impacts de la tête de Monsieur Chovanec contre le mur du cachot".


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L’exactitude de ces extraits est confirmée par une source proche de l’enquête.

La reconstitution des faits, censée clarifier les circonstances de la mort de Jozef Chovanec, aura lieu les 27 et 28 septembre. Ces conclusions seront officiellement remises ensuite.

Contactée samedi soir, l’avocate des trois policiers qui ont immobilisé Jozef Chovanec en cellule indique que ces conclusions sont un élément important pour la suite de l’affaire. "Rien ne démontre à ce stade que l’intervention de mes clients a un lien avec le décès", souligne Hayat Karim.

Du côté de la défense de la veuve de Jozef Chovanec, Maître Ann Van de Steen, cette expertise est une surprise complète. L’avocate parle même de machination pour disculper les policiers : "Nous sommes surpris d’entendre cela parce qu’actuellement il n’y a pas de rapport d’experts. Nous avons eu un contact avec nos experts ce matin et ils sont tout aussi étonnés que nous. Il n’y a aucune conclusion qui a été tirée et ils ne peuvent pas du tout souscrire à ce qui est paru dans la presse ce matin, au contraire. "

Dans ce dossier, la prudence reste de mise. Plusieurs hypothèses ont déjà été envisagées : la mort à cause d’une injection de calmant, l’étouffement, la crise cardiaque, les blessures que lui-même s’est infligés ou une conjonction de ces éléments. L’enquête est encore en cours.

Reportage dans le JT du 19 septembre 2021 :

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