Belgique

Affaire Sanda Dia : 500 personnes ont manifesté devant le palais de Justice de Bruxelles

© Carl Defoy

Par Lavinia Rotili avec agences

Plusieurs centaines de personnes - 500 selon la police - ont manifesté dimanche après-midi sur la place Poelaert à Bruxelles pour protester contre l'arrêt rendu dans l'affaire Sanda Dia, du nom de ce jeune étudiant décédé en 2018 lors d'un bizutage organisé par des membres du cercle Reuzegom. D'après les manifestants, les peines prononcées sont beaucoup trop clémentes et teintées de justice de classe et de racisme. 

Des étudiants de l’ULB et de la VUB ont tenu à se mobiliser également dans la capitale, a précisé Jean Kitenge, étudiant à l’ULB à l’initiative de ce rassemblement.

Le 26 mai, la justice a en effet acquitté les 18 prévenus membres du cercle estudiantin Reuzegom de la KU Leuven, d’administration de substances nuisibles et de négligence coupable. Ils ont été condamnés à 200 à 300 heures de travaux d’intérêt général pour homicide involontaire, traitement dégradant et infractions à la législation sur le bien-être animal.

Les manifestants s'opposent à une "justice de classe"

"Nous ne croyons pas que la classe sociale des suspects et de Sanda n'ait pas joué un rôle dans cette histoire, tancent les manifestants. Nous ne croyons pas non plus que la couleur de peau et l'appartenance ethnique de Sanda n'aient pas joué un rôle. Aurait-on eu la même indulgence si les auteurs avaient été d'origine africaine ou maghrébine?", s'interrogent-ils.

Les manifestants estiment que le traitement judiciaire de la mort de Sanda Dia n'est pas un incident isolé. Ils établissent un parallèle avec la mort de Mawda, Adil et Mehdi, tous tués lors d'interventions policières. La presse en a également pris pour son grade, alors que les médias n'ont pas révélé l'identité des membres du cercle étudiants condamnés. Plusieurs manifestants ont scandé leurs noms et affichaient des pancartes reprenant l'identité des coupables.  

"Nous sommes déçus par cette décision, car elle est disproportionnée par rapport à l'acte terrible qui a été commis", a déclaré M. Daizy. "Lorsque la justice favorise les personnes qui ont de l'argent et du pouvoir, il n'y a ni justice ni égalité. Cela montre une fois de plus que le racisme continue à jouer un rôle dans notre société."

Depuis le jugement, des manifestations ont été organisées aux quatre coins de la Flandre, notamment à Anvers, mais aussi, ce samedi à Hasselt.

Ce dimanche, sur le plateau de l'émission 'De Zevende Dag', sur la VRT, le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open Vld) a dit être prêt à un débat ouvert sur les peines en Belgique. Mais, selon lui, un équilibre doit être maintenu. "Il ne s'agit pas seulement de vengeance, mais aussi de la manière dont on remet les gens sur le droit chemin", a-t-il affirmé.

Le ministre a dit comprendre les manifestations de jeunes qui ont eu lieu à la suite du procès du cercle estudiantin Reuzegom et les prend au sérieux. Une rencontre aura lieu jeudi soir avec des représentants de l'université de Louvain (KULeuven), en présence du recteur Luc Sels.

Sur le même sujet : journal parlé du 04/06/2023

Procès Sanda Dia: manifestation à Bruxelles

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extrait du JT du 04/06/2023

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