On a déposé plainte à la police, mais il n'y a pas eu d'arrestation. Ces gens sont intouchables parce qu'ils rançonnent la police
"En février, les zama-zamas ont déjà violé 3 jeunes filles de notre petite communauté. On a déposé plainte à la police, mais il n'y a pas eu d'arrestation. Même quand on va faire nos courses, ils nous soutirent de l'argent ! Ces gens sont intouchables parce qu'ils rançonnent la police". Lui-même a ont été attaqué en mai : "Ils ont pointé un revolver sur moi et ont volé mon téléphone. Un voisin, qui a entendu un enfant crier, et est sorti de chez lui et ils l’ont tué. La police a mis deux heures pour arriver. On espère que, suite au viol collectif, la situation va enfin changer !".
30.000 mineurs clandestins
Environ 30.000 mineurs clandestins opèrent dans les quelque 4.000 mines abandonnées du pays. Ils sont organisés en gangs, parfois lourdement armés, qui s’entretuent pour le contrôle des mines et le marché très lucratif du vol des câbles en cuivre.
"Ils sont actifs depuis une quinzaine d’années", précise Willem Els de l’Institut des études de sécurité à Pretoria. Ancien policier, lui-même a participé à des opérations contre eux en 2007. "Ils piégeaient l’entrée des mines et nous jetaient des grenades artisanales. Il n’y a pas eu de volonté politique de lutter contre eux et la situation est devenue intenable", indique-t-il.
Selon lui, il faudrait aussi mieux contrôler les prêteurs sur gage, qui légalisent l’or clandestin en le mélangeant avec l’or fondu des bijoux : "À cause du manque de contrôle, on dit que même l’or illégal du Congo, exporté par le Rwanda et l’Uganda, transite par l’Afrique du sud pour être blanchi"