Le dernier président blanc sud-africain, Frederik de Klerk est mort jeudi à l'âge de 85 ans, a annoncé sa fondation. Il avait libéré l'icône de la lutte anti-apartheid Nelson Mandela et partagé avec lui le prix Nobel de la paix en 1993.
"C'est avec la plus grande tristesse que la Fondation FW de Klerk annonce le décès de l'ancien président FW de Klerk", a déclaré l'organisation dans un communiqué. Il est décédé "paisiblement à son domicile de Fresnaye ce matin (ndlr jeudi) après avoir lutté contre un cancer".
Il a été président de septembre 1989 à mai 1994 et a joué un rôle central dans la transition d'un régime d'apartheid où la minorité blanche avait le pouvoir vers des élections démocratiques et le gouvernement du Congrès national africain de Nelson Mandela. Frederik De Klerk fut également le vice-président de Mandela.
En 1993, il a reçu le prix Nobel de la paix avec Mandela pour ses réformes radicales. Il avait quitté la politique en 1997.
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Son parcours politique
Frederik Willem (FW) de Klerk a une réputation de conservateur quand il succède en 1989 au président PW Botha, affaibli par un infarctus. Mais c'est bien la fin imminente de la domination blanche que cet apparatchik du Parti national annonce le 2 février 1990.
"L'heure des négociations est arrivée", déclare-t-il dès l'ouverture de la session au Parlement, annonçant la libération inconditionnelle du leader de l'ANC Nelson Mandela, en prison depuis 27 ans, et la levée de l'interdiction des partis anti-apartheid.
Des pourparlers avaient été engagés en coulisses depuis quelques années mais cette décision lance véritablement le processus de transition qui débouche quatre ans plus tard sur l'organisation des premières élections multiraciales dans l'histoire du pays, remportées par Mandela.
Les deux hommes reçoivent conjointement le prix Nobel en 1993 pour "leurs efforts visant à la disparition pacifique du régime de l'apartheid et pour l'établissement d'une nouvelle Afrique du Sud démocratique".
FW De Klerk a estimé vingt ans plus tard que sa décision avait permis d'éviter "une catastrophe", sorti les Blancs de leur "isolement et de leur culpabilité" et permis aux Noirs d'accéder à "la dignité et à l'égalité".
Il a accompagné pendant deux ans le processus post-électoral en devenant un vice-président de Nelson Mandela, avant de démissionner en 1996, reprochant à la nouvelle Constitution du pays de ne pas garantir aux Blancs qu'ils puissent continuer à partager le pouvoir. Et il a abandonné l'année suivante la présidence du Parti national -historiquement le parti de l'apartheid-, entamant son retrait de la vie politique.