Pour ses funérailles, Desmond Tutu a rompu avec la tradition et adressé un ultime message d’humilité et pour le respect de l’environnement.
Seulement 100 personnes ont assisté, samedi matin, aux funérailles de Desmond Tutu dans la cathédrale anglicane du Cap. "Nous avons reçu beaucoup de messages nous remerciant de l’avoir partagé avec le monde, a dit sa fille, le révérend Mpho Tutu. Mon père était exigeant et plein d’amour". Dans son homélie, l’ex-évêque du Kwazulu-Natal Michael Michaël Nuttall, qui a écrit un livre sur Tutu ("Number Two", non traduit) a souligné que Tutu n’avait "jamais peur, était rarement sans sens de l’humour, et a toujours été "la voix de sans voix".
Pour son dernier voyage, le patriarche a choisi un cercueil en pin brut, comme s’il adressait un ultime message à ses compatriotes, qui dépensent des fortunes pour leur enterrement, symbole de leur réussite sociale. Tutu a exigé une cérémonie "sans ostentation, ni dépenses somptuaires" et juste "un bouquet d’œillets de sa famille" comme uniques fleurs. La partie officielle, sans fanfare militaire, a aussi été réduite au minimum. Après avoir prononcé l’éloge, le président Cyril Ramaphosa s’est contenté de remettre le drapeau sud-africain à la veuve de Tutu. Ensuite, sa dépouille devait être inhumée, ou plutôt "aquamée" selon un procédé moins polluant que la combustion : l’écologie faisait partie des nombreux combats de l’ancien archevêque du Cap. L’urne contenant ces cendres sera conservée derrière l’autel de la cathédrale, pour permettre aux Sud-Africains de venir se recueillir dans le futur. Jeudi et vendredi, près de 2000 personnes ont défilé devant son cercueil exposé dans la cathédrale.