Agitation et troubles de la concentration chez l’enfant : comment repérer un TDA ?

"Je me bats contre les idées reçues. Il y a les vrais TDA mais aussi les faux. Un trouble du déficit de l’attention est toujours diagnostiqué par un neurologue ou un neuropédiatre selon un protocole bien précis. C’est un trouble neuro développemental qui entraîne une perturbation du développement neurologique et cérébral. On peut le stabiliser, mais pas le guérir" expose Cathy Assenheim.

A l’école, un enfant qui ne reste pas sur sa chaise, qui a de l’impulsivité est souvent compliqué à gérer. Aujourd’hui, la tendance est de catégoriser assez vite. Dès qu’un enfant est un peu trop agité ou qu’il a des troubles de concentration, on dit aux parents : "Attention votre enfant est TDA. Il faut aller consulter".

Or, d’après le DSM-5, le diagnostic officiel, un TDA est avéré si :

• Ses troubles datent de plus de six mois
• Ils se développent dans tous les contextes

Les différents troubles de l’agitation évoqués ci-dessus ne renvoient donc pas forcément à un TDA. D’autres tableaux cliniques peuvent les entraîner : l’anxiété généralisée, la dépression, les troubles de sommeil ou de digestion, l’eczéma. Les fonctionnements hauts potentiels et hypersensibilité ont aussi des spécificités nerveuses qui engendrent "une hyperactivité structurelle, mais qui n’a rien à voir avec un trouble neurodéveloppemental" assure également la neuropsychologue.

Si un enfant est agité en certaines circonstances, comme lors de ses devoirs, mais pas quand il dessine, "n’a pas de troubles parce que c’est vraiment contextuel à l’école". Une des causes d’une agitation excessive peut être l’ennui ou le désintérêt. Le 'trop-plein de mouvements' est peut-être aussi une façon de calmer son anxiété.

D’une manière générale, face à l’agitation de l’enfant, il s’agit d’instaurer des espaces où le corps peut bouger afin de permettre la décharge énergétique.

Par exemple à l’école,

1. Laisser mâcher des gommes spéciales TDA car ce mouvement des maxillaires calme.
2. Mettre des élastiques sous la table pour permettre le mouvement tout en restant assis.
3. Permettre le mouvement lors des récréations.

Après l’école,

1. Créer des sas où l’enfant peut se défouler par le mouvement.
2. Donner un espace calme et non-stimulant à l’enfant lorsqu’il fait ses devoirs.

Beaucoup d’enfants aujourd’hui retiennent de façon visuelle et non auditive. Or, l’enseignement traditionnel privilégie encore la mémoire auditive comme lorsque sont données les consignes par exemple.

Un enseignement qui passerait davantage par le visuel à l’aide de dessins ou de schémas pourrait aider ces enfants suggère la neuropsychologue : "Je constate qu’il y a souvent une méconnaissance des différents troubles et un déficit de la formation des enseignants. Nous leur confions nos enfants, toute notre gratitude à eux pour leur travail. Nous avons vu lors du confinement combien c’est exigeant de s’occuper des enfants. Donner aux enseignants les moyens de réagir pour qu’ils se sentent soutenus est indispensable".

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