Pour Benoît Malevé, directeur de l’Inc’Rock, tout avait pourtant été mis en place par le comité organisateur pour garantir la sécurité des festivalier·ères et leur prise en charge en cas de besoin. "La sécurité représente 10% du budget que nous allouons au festival. L’Aide à la Jeunesse en Milieu Ouvert (AMO) et un planning familial étaient sur place, de même que la Croix Rouge".
L’Inc’Rock s’inscrivait de surcroît dans la "dynamique Festi’Safe, avec une tolérance zéro en ce qui concerne la délinquance sexuelle". Une personne était d’ailleurs chargée de le rappeler au micro avant le début des concerts. Pour le directeur, l’intégrité des jeunes faisait partie des priorités absolues. Selon lui toujours, si les forces de police et de sécurité ne sont pas intervenues, c’est parce que l’individu interpellé "n’avait que 16 ans et semblait totalement déboussolé". La police aurait simplement relevé son identité et n’aurait pas jugé opportun de sanctionner le jeune homme. Edit du 6 mai 2023 : Contacté par nos soins, le chef de corps de la zone de Police Ardennes brabançonnes, Laurent Broucker, explique être en train de faire toute la lumière sur les événements, en contactant les agents qui étaient sur le terrain ce jour-là.
Se retrouver face à ce type de réaction de la part des figures d’autorité est malheureusement fréquent pour Éléonore Goffin, membre du collectif À Nous la Nuit – organisation veillant à la sécurité de tous·tes en milieu festif. Pour elle, le manque de prise en charge effective des victimes de violences d’ordre sexuel est dû à une formation incomplète des services de sécurité, qui font malgré tout leur travail.
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À Nous La Nuit a d’ailleurs participé à l’élaboration d’un projet de loi visant à mettre à jour la formation des vigiles. Le collectif assure aussi l’écolage de personnes-ressources au sein des équipes des festivals, mais cela prend du temps. Une prise en charge de qualité se prépare donc bien en amont, afin de pouvoir recevoir au mieux les victimes et leur témoignage.
Si cela n’a pas été le cas pour la jeune sœur de Félicien Bogaerts, cette dernière surmonte tout de même l’événement avec beaucoup de courage. Il concède cependant que cela peut ne pas être possible pour toutes les victimes. Par son intervention publique, l’animateur souhaite ainsi faire bouger les lignes et conscientiser le grand public, afin que cet été, la fête puisse être plus folle, et surtout plus safe, pour tout le monde.